Alors que la revue AMC vient de lancer sa nouvelle formule, il paraît opportun de revenir sur ses origines et les circonstances de sa création. Ce moment est d’autant plus significatif qu’il a été à la fois bref et d’une étonnante densité. De novembre 1967 à janvier 1969, Alain Sarfati et Philippe Boudon transforment le bulletin de la SADG (Société des architectes diplômés par le gouvernement) en une revue de recherche et de débat. Au plus fort de l’épisode des rénovations urbaines, ces deux jeunes architectes issus de l’atelier Zavaroni à l’école des Beaux-Arts posent, sous toutes les formes, une question : qu’est-ce que faire de l’architecture ? Les onze numéros qu’ils conçoivent, avec André Ménard pour la conception graphique, marquent de ce fait un tournant dans l’histoire de la pensée architecturale en France. Par Simon Texier*
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Amc 1967-1969 Premières années d’une revue
ci-dessus. La couverture du n° 161 de SADG et n° 1 d’AMC avec une coupole stéréométrique de David Georges Emmerich. L’iconographie qui y est rassemblée est l’expression graphique d’une nouvelle pensée : elle donne à voir l’émergence d’un autre corpus de concepts et de références.
Quand Alain Sarfati annonce la création de la revue architecture mouvement continuité, le bulletin intitulé SADG dont elle est issue en est à son 160e numéro. A la demande d’Otello Zavaroni, alors président de la Société des architectes diplômés par le gouvernement, le n° 161 inaugure une formule entièrement nouvelle, avec un titre qui le place désormais sous le signe de la contradiction et du débat. L’idée n’est pas de saper un édifice qui finira d’ailleurs par tomber quelques mois plus tard, mais de le renouveler de l’intérieur. Dans son propos liminaire, Sarfati légitime cette révolution douce en constatant : « les choses bougent, partout. Mais les idées et les concepts restent figés, difficiles à reconsidérer, voire immuables .»
Le premier numéro
Les vingt-huit pleines pages – la publicité est rassemblée en pages centrales – que compte le premier numéro de la nouvelle formule méritent que [...]
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N°212
datant de février 2012