Commissaire de la biennale de Venise (7 juin-23 novembre), Rem Koolhaas s'attaque aux « fondamentaux » de l'architecture au prix de contre-pieds parfois déroutants. Celui qui incarne aujourd'hui l'ensemble de la discipline n'aura en effet cessé depuis ses débuts de remettre en question la nature même et les raisons de son mode d'exercice. Impossible pourtant d'excommunier ce défroqué qui détient aujourd'hui les clés de l'autonomie de sa sphère d'activité. Façonné par le post-modernisme autant qu'il l'aura lui-même façonné, il comprend son champ - au double sens du mot. Portrait sociologique.
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Biennale 2014 Koolhaas, l'homme-époque
- Jean-Louis Violeau
- Actualités
Koolhaas lui-même est devenu à bien des égards un mot de passe. Aujourd'hui, il ne choque plus et il devient presque choquant qu'il pût choquer. Dernière étape en date, la biennale d'architecture de Venise qui a ouvert ses portes le 7 juin dernier. L'esprit de cette manifestation se trouve condensé dans l'un de ces collages dont l'OMA a le secret, Absorbing Modernity, qui est aussi le thème proposé aux pavillons nationaux. On y voit une collection d'architectures « nationales » à la veille de la Grande Guerre recouvertes d'une béchamel de verre et d'acier un siècle plus tard, une fois consacrée la sérialité de masse. Par sa division en pavillons (qui n'ont accueilli l'architecture qu'en 1990), le site de la Biennale se prête bien au fond à un agencement par séquences, comme autant de passages originaux d'un discours général interrogeant le caractère normalisateur de notre mondialisation. En témoigne le pavillon français (cf. p. 20) où [...]
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N°234
datant de juin 2014