Dans les archives d'AMC : 1995, Christian de Portzamparc à l'épreuve du temps
- Margaux Darrieus
- Patrimoine
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- Christian de Portzamparc
- 75 - Paris
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Concevoir "une architecture qui ne soit pas datable". C'est ce que revendiquait Christian de Portzamparc dès ses débuts, dans les années 1970. En 1995, alors que s'achève enfin la Cité de la Musique à Paris -dix ans après sa conception par l'architecte, la rédaction d'AMC prend la mesure de cette profession de foi dans un long article, comportant un texte de l'architecte lui-même, écrit au moment du concours en 1985. Le projet sera couronné de l'Équerre d'argent.
AMC n°58-février 1995 : le Parc de la Villette, aux confins de la capitale, inaugure enfin son entrée. Un accès digne de ce nom, monumental, imaginé par Christian de Portzamparc en 1985. La Cité de la Musique est la "porte du parc, porte de Paris", écrit même Élizabeth Allain Dupré dans un article de neuf pages consacré à sa livraison. Face aux Conservatoire national de musique achevé en 1990 et resté longtemps orphelin, le nouvel édifice "suscite l'admiration pour l'espèce de pérennité conceptuelle dont il témoigne", avance la journaliste en introduction de la republication d'un texte de Christian de Portzamparc, "Une architecture pour le son", rédigé au moment du concours dix ans plus tôt. Dans le bâtiment, véritable temple où spectateurs et musiciens se laissent emporter dans une expérience fusionnelle, on vit dans sa chair la pensée plastique de l'architecte. Elliptique, la salle de concert constitue le climax de l'expérience sensible que façonne le lieu, par ses courbes omniprésentes, sa composition magistrale. "Cette architecture ne ressemble à aucune autre. Avec le Conservatoire national qui lui fait face, elle introduit au Parc de la Villette un paysage urbain contemporain sans réel équivalent. La Cité de la Musique est un monde à part, connecté à la ville, onirique, fragmenté", écrit à rebours le critique Jean-François Pousse en 2015, à propos du bâtiment distingué par l'Équerre d'argent en 1995 -la deuxième pour Christian de Portzamparc, après celle obtenue pour l'École de danse de l'Opéra de Paris à Nanterre, en 1988.
