De l’utilité des formes
Le livre de l’architecte André Hermant, présenté en 1959 au Salon des arts ménagers, est réédité en fac-similé.
« Aussi éloigné du fonctionnalisme étroit que de l’esthétique commerciale, ce livre veut élever les mots "forme utile" à la signification que leur donne le monde naturel et maintenir ainsi, malgré la machine et par la machine, le sens qu’ont toujours illustré les civilisations artisanales. » L’auteur, l’architecte André Hermant, présentait ainsi son ouvrage en 1959, à l'occasion de sa publication lors du Salon des arts ménagers. Le texte et la mise en page de Pierre Faucheux s’imbriquent à un tel point que les éditeurs ont choisi de publier la version originale en fac-similé.
Tenant à la fois de l’essai philosophique et d’une réflexion très sérieuse sur l’architecture dont il élargit le champ aux objets du quotidien, l’ouvrage a été rédigé un an après la dissolution de l’Union des artistes modernes (UAM) qui avait une section « formes utiles » depuis 1949. Mais, au-delà des leçons tirées de l’expérience de l'association, ce livre est presque un « objet » d’architecture aussi improbable que sérieux, qui nous fait ouvrir les yeux sur ce qui nous entoure. Il traite également de matière, de construction, d’économie de moyens, d’art et de technique. Les formes utiles concernent tout ce que la nature et l’homme peuvent produire. Il en résulte des classifications abondamment illustrées et l’orchestration d’une banque d’images hétéroclites savamment mises en scène. Les citations abondent et les classifications présentées par cette mise en page percutante en deviennent parfois surréalistes, d’une beauté troublante et inspirante. Nathalie Simonnot le résume dans sa préface : « Hermant promeut l’architecture comme une constituante de notre environnement à la fois naturel, culturel et sensible. »
- Formes utiles
- d'André Hermant et Pierre Faucheux (maquette)
- Éditions du Linteau, 186 p., 26 €