Architecte méditerranéen imprégné des théories modernes corbuséennes, Joseph Massota construit dans les années 1960-1985, principalement dans le Sud de la France, des programmes d'une très grande diversité. Formé aux Beaux-Arts et à l'Institut d'urbanisme de Paris, il développe tout au long de sa carrière une approche singulière du projet, soucieux de l'inscription dans le paysage autant que des détails dans l'exécution. Témoins de ses recherches sur le nombre d'or et la biologie cellulaire, d'un usage spectaculaire de la courbe, ses réalisations mettent en valeur le talent des artistes - peintres, céramistes, photographes… - avec lesquels il collabore fréquemment. En 2015, sous l'impulsion du CAUE du Gard, la Drac a attribué le label « Patrimoine du XXe siècle » à neuf de ses édifices. À n'en pas douter, cela contribuera à la redécouverte d'une œuvre originale et symptomatique de la politique des grands chantiers des années 1960.
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DE LA COURBE AU PAYSAGE
- Par Maïté Denavit*
- Actualités
LOTISSEMENT DU « PUECH DU TEIL », MAISON EN BANDE, NÎMES, 1968.Page de droite, vue rapprochée sur la façade. Ci-contre, en haut, élévations des accès privés. Ci-contre, expression graphique du motif de la façade principale sur rue.
Joseph Massota est presque tombé dans l'oubli. Malgré un regain d'intérêt sensible et l'obtention du label « Patrimoine du XXe siècle » pour plusieurs de ses réalisations, peu de personnes peuvent aujourd'hui se targuer de connaître son œuvre - pourtant prolifique et originale. Né à Nîmes en 1925 dans une famille modeste, Joseph Massota a, très jeune, manifesté une attirance pour le dessin. Durant l'Occupation, réfractaire au service du travail obligatoire, il devient cartographe au sein du maquis Aigoual-Cévennes. Cette expérience, singulièrement, lui permet d'acquérir la maîtrise de l'échelle du grand paysage, qu'il investira ensuite dans ses différents projets. En 1945, porté par son goût et ses dispositions pour les arts, il entre aux beaux-arts de Montpellier en section architecture. L'année suivante, à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, il intègre l'atelier d'Auguste Perret, début d'une longue et constante [...]
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N°255
datant de novembre 2016