Lancée à Mulhouse en 2003 pour célébrer le 150e anniversaire de la première cité ouvrière de France, la cité Manifeste a pris sa place dans la suite des expositions d’architecture manifeste qui, depuis le Weissenhof (Stuttgart, 1927), a ponctué le mouvement moderne tout au long du XXe siècle. C’est une réalisation emblématique du logement des années 2000 – comme Nemausus l’avait été des années 1980. Elle a fait l’objet de controverses, pour ou contre le polycarbonate, le bardage ondulé, la tôle galvanisée ou les arbres mis en cage. En rencontrant ses habitants, l’évaluation réalisée par une architecte et deux sociologues vient mettre quelque raison dans le regard porté sur le projet de logements le plus novateur du XXIe siècle commençant.
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Dix ans après, la leçon de la cité manifeste à mulhouse
- Sabine Guth, Jean-Michel Léger et François-Xavier Trivière
- Actualités
Au début des années 2000, que Pierre Zemp, directeur de la Somco (Société mulhousienne des cités ouvrières) invite Jean Nouvel pour construire un projet manifeste, comme l’avait été en son temps la cité Muller, fondée en 1853 par la même société. Face au déclin d’une architecture du logement bureaucratisée et désenchantée, Pierre Zemp (disparu en 2012) souhaitait dénormer et faire évoluer l’image du logement social. Il voulait l’ouvrir à une nouvelle clientèle, alors que les classes moyennes continuaient de le délaisser. Le projet s’inscrivait dans une tradition d’innovation sociale, technique et culturelle, celle de l’industrialisme mulhousien, pour lequel le logement social a été le creuset d’une société locale intégrée dans un bassin économique et dans un espace urbain. Pour lui, il s’agissait de replacer le logement social au centre, conformément à une histoire locale, quand bien même la [...]
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N°227
datant de octobre 2013