En avril, AMC défriche le terrain
- Gilles Davoine
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Dans son numéro 241, d'avril 2015, AMC fait le point sur les procédures négociées, se penche au chevet des centres-bourgs qui se battent contre l'étalement pavillonnaire, examine en détails l'éclairage intégré dans des éléments d'architecture de Zaha Hadid, John Pawson, Moatti-Rivière ou Paul Murdoch. C'est aussi l'occasion d'entrer dans la matériauthèque de RDAI, d'appréhender le talent de Simounet et de découvrir quatre réalisations de Fernandez et Serres, Claus, Acaum et Bettinger-Desplanques, ou encore Bourbouze et Graindorge. Et, pourquoi pas, de s'égarer dans le Paris rêvé de Napoléon…
ÉDITO
Territoires oubliés
Les récentes élections départementales ont jeté une lumière crue sur une grande partie de la France généralement ignorée des médias, ces territoires ruraux ou périurbains où se joue l’organisation de la vie quotidienne d’une bonne moitié de la population. Ce sont aussi des territoires oubliés de l’architecture et de l’aménagement de l’espace. Pourtant, la fameuse « diagonale aride » qui traverse la France du nord-est au sud-ouest, des Ardennes aux Landes, en regroupant les départements qui perdent leur population, semble se stabiliser, voire se revivifier dans sa partie sud. Et de nombreux territoires non urbains retrouvent depuis la fin du siècle dernier une certaine vigueur et pas seulement dans les périphéries des grandes villes. On peut estimer que 50 % de la population française habite dans une agglomération qui regroupe moins de 10000 habitants, celles-ci couvrant par ailleurs 90 % de la superficie du pays. « Le territoire ne se réduit pas aux 14 métropoles », clamait récemment l’architecte Philippe Madec (cf AMC déc-janv 2015). C’est une évidence de le dire, le paysage français, légué par la géomorphologie, le climat et surtout des siècles d’entretien dû au travail agricole est un patrimoine précieux. Mais il est aujourd’hui menacé, par la désertification ou l’abandon de certains villages et par la prolifération de nouveaux lotissements standardisés dans les zones qui se repeuplent. Même si la révolution numérique n’a pas réellement, comme on le prédisait il y a une quinzaine d’années, changé à elle seule la géographie et déclenché un vaste exode urbain, l’aspiration à vivre dans une proximité plus forte avec la nature pour un coût raisonnable est bien réelle. Une véritable renaissance des campagnes passe donc d’abord par une politique volontariste d’aménagement du territoire. Mais il faut aussi que les centres-bourgs, avec un bâti qui date en majorité d’avant-guerre, soient en capacité d’accueillir ces nouveaux habitants, souvent d’ex-citadins, et répondre à leurs exigences en matière d’habitat, de cadre de vie, de services, d’équipements publics et commerciaux. Un travail auquel s’attellent désormais certains architectes et urbanistes (cf dossier p. 47), encore trop peu nombreux, aux côtés d’élus de collectivités qui, même dotés d’idées et d’énergie – et regroupés en intercommunalités –, manquent cruellement de moyens d’études et d’ingénierie. Un terrain à défricher pour ceux qui préfèrent le grand air aux problèmes de la congestion urbaine.
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