ÉQUERRE D'ARGENT 2011 / NOMMÉ - LAN ARCHITECTURE - RÉSIDENCE POUR ÉTUDIANTS
- Frédéric Mialet
- Rétrospective
- Logement collectif
- Bois
- Terre cuite
- Équerre d'argent
- Réalisations
- Equerre d'argent 2011
La cour lumineuse gagne en ensoleillement avec l’encoche du bâtiment sud au pied duquel s’alignent les lieux de convivialité.
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L’agence LAN Architecture a réalisé avec une écriture épurée cette résidence étudiante de 143 studettes avec locaux communs et logement de fonction, bien intégrée dans le quartier de La Chapelle, au nord de Paris.
L’opération joue sur les pleins, les vides et les sauts d’échelle dictés par le règlement d’urbanisme. Le front de rue, à l’est, s’infléchit, découpé par deux failles. L’une sert d’accès à la résidence, et l’autre, de circulation verticale sur six étages. Entre les deux, un rez-de-chaussée libre permet l’implantation du parking vélo, protégé de la voie publique par une fine grille en inox tissé et agrandi visuellement par un plafond en inox polimiroir. Depuis la rue, on peut voir ainsi comment, en fond de parcelle, d’autres façades encadrent un espace paysager. Bien ensoleillée, cette cour centrale carrée de 15 m de côté profite aux locaux collectifs qui sont en vitrine au pied de l’aile sud (une salle de réunion avec minibar, une pièce pour l’informatique, etc). La dualité recherchée entre urbanité et convivialité s’exprime aussi dans les parements des façades béton. Un mur en brique de couleur ardoise double les façades avant et arrière des bâtiments sur rue et leur confère une irrégularité artisanale. « C’est une brique pleine, moulée main avant d’être cuite qui vient de Hollande », précise Umberto Napolitano, un des deux architectes associés.
Des espaces communs généreux
Sur cour, celle-ci dialogue avec le bardage en mélèze des autres façades, animées de volets persiennés pliables devant les fenêtres et garde-corps. Décliné en lames verticales jointes ou à claire-voie, le matériau bois est naturel et va griser plus ou moins selon l’orientation des façades. Au sol de la cour, un revêtement souple de couleur sable, développé pour les terrains de jeux, amortit le bruit des pas. Son contact moelleux tranche avec le confort plus spartiate du caillebotis métallique mis en œuvre dans une partie des circulations, notamment dans la faille sur rue où ce choix – qui permet à l’usager d’entrevoir sous ses pieds le palier du dessous – prolonge les sensations offertes par un ascenseur panoramique. « En France, on réduit les espaces communs par peur des coûts d’entretien et de gestion », déplore l’architecte. De taille plutôt généreuse ici, leur traitement est aussi très abouti de manière à en favoriser l’usage. Les 143 studettes – dont 10 aux normes handicapés – sont agréables à vivre. Réparties en trois typologies, elles ont des superficies comprises entre 17 et 23 m2 (pour une moyenne de 18 m²) et sont soigneusement agencées et éclairées (lumière indirecte ou diffusée par un faux plafond en polycarbonate dans l’espace servant). De même, la surface de vitrage peut varier d’un logement à l’autre. Les façades en brique sont animées par le jeu aléatoire des percements comme par l’accolement fréquent de deux fenêtres individuelles qui trompe l’observateur extérieur. Certaines studettes disposent même d’une vraie terrasse, à partager ou non. Un retrait en R 5 leur fait bénéficier par exemple de grands balcons communs dans les bâtiments sur rue. Les architectes ont dessiné une partie du mobilier (le bureau et son applique d’éclairage, l’étagère…) ainsi que la persienne pliable des logements sur cour. L’opération, branchée au réseau de chauffage urbain, est équipée de quelque 50 m2 de panneaux solaires thermiques en toiture.
Visitez le site des architectes : www.lan-paris.com
Résidence pour étudiants, Lan Architecture, Paris, nommé à l'Equerre d'argent 2011 : façades sur rue
Le choix de la brique sombre souligne l’opération, soigneusement intégrée dans la rue.
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- Lieu : Paris 18e
- Maîtrise d’ouvrage : RIVP – Régie Immobilière de la Ville de Paris
- Maîtrise d'oeuvre : LAN (Benoît Jallon et Umberto Napolitano, architectes associés) ; Sébastian Niemann, chef de projet ; LGX Ingénierie, BET TCE ; Frank Boutté, Bet HQE ; Cabinet Jean-Paul Lamoureux, acoustique
- Surface : 3 950 m² SHON
- Coût : 8 M€ HT
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Dico Tommy
Le 12/09/2016 à 10h21Quel bonheur de lire un titre sans faute de français : résidence pour étudiants ! On peut aussi dire "résidence d'étudiants". Il est navrant que, sous ce titre bien écrit, de lire que l'article débute aussitôt par l'insupportable faute de français "résidence étudiant". On dit une chambre DE bonne, pas une chambre bonne... On dit une résidence POUR personnes âgées, pas une "résidence âgée". Quelle calamiteux suivisme pousse donc à dire sottement "résidence étudiante" ? Rappelons que l'adjectif qualifiant ce qui a trait à la vie des étudiants ou à leur condition est estudiantin/estudiantine : la vie estudiantine, pas la vie étudiante... Hélas, même les universités commettent désormais cette faute. D'où la joie de lire un titre impeccable - et la déception de lire la sempiternelle même bourde dans l'article. ET dans la quasi totalité des appels d'offres... D.T.