ÉQUERRE D'ARGENT 2012 / MENTION - DIETMAR FEICHTINGER - GROUPE SCOLAIRE
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Déployé tout en discrétion, ce groupe scolaire introverti crée un lien programmatique fort entre deux quartiers mal connectés. Protégeant les écoliers des agressions visuelles et sonores d’un contexte urbain agité, il propose un univers minimaliste à s’approprier au calme.
Isolée entre les grands axes routiers desservant Paris et les voies ferrées, la petite cité des Provinces françaises à Nanterre articule la ville universitaire au nord et la ville d’affaires au sud. Cette situation lui permet de bénéficier du dynamisme des projets urbains menés de part et d’autre de son territoire par l’Épadesa (établissement public d’aménagement La Défense Seine Arche). Ainsi, dans le cadre du renouvellement urbain et social du Quartier de l’université, l’architecte Dietmar Feichtinger a livré en janvier 2012 un groupe scolaire de 17 classes remplaçant une école vétuste. Avec un autre établissement en cours de programmation, il devra aussi répondre aux besoins des futurs habitants des Terrasses de Nanterre, vaste projet prolongeant l’axe de La Défense mené sous la direction de l’agence TGT et associés. Son implantation en périphérie des Provinces françaises, destinée à créer un lien programmatique, moteur de mixité sociale, le transforme en un lien urbain fort entre ces deux quartiers séparés par le talus couvrant le tunnel de l’A14. Sur une parcelle de 7 116 m2 nouvellement créée à l’arrière d’une barre de logements, le groupe scolaire est pratiquement invisible depuis le bas de la cité. Seul un volume vitré de 8,50 m de large en lévitation entre deux barres révèle sa présence. C’est vu des Terrasses que le projet dévoile son ampleur. Le bâtiment enclavé entre deux départementales se déploie le long des limites parcellaires pour maximiser la taille des deux cours de récréation qu’il entoure d’un ruban bâti protecteur, s’opposant à la rigidité des immeubles alentour. Sa vêture de mélèze faite de tasseaux biseautés posés aléatoirement contraste avec la minéralité de l’environnement. Sur deux niveaux, l’équipement offre aux enfants un univers hospitalier à leur échelle, un cocon introverti qui les protège visuellement et acoustiquement de l’agitation extérieure.
Minimalisme matériel
Au nord, l’école maternelle s’installe dans le prolongement du centre de loisirs hébergé dans le volume en surplomb tourné vers les Provinces françaises. À l’est, l’école élémentaire longe la voirie surélevée tandis que le gymnase, ouvert aux activités extrascolaires, ferme la figure au sud. De là partira la rampe plantée imaginée par TGT et associés pour relier le niveau de la cité à celui des Terrasses. Les enfants entrent dans le complexe côté Provinces, au calme, sous l’ouvrage en structure métallique constitué de deux poutres treillis latérales, qui place une salle d’activité en vitrine sur le quartier. « Il fallait profiter de cette petite faille urbaine pour mettre le nez du projet dans le quartier », explique l’architecte. Tandis que les petits rejoignent directement l’école au bout du parvis abrité, les grands longent le bâtiment par l’extérieur pour accéder à l’établissement en traversant leur cour de récréation. Là, la vue file vers le nord jusqu’à la cour de la maternelle, à travers la passerelle reliant, au-dessus du réfectoire, les classes aux espaces communs du bâtiment ouest (bibliothèque, salle informatique…). La succession visuelle des aires de jeux renforce l’impression de leur étendue tandis qu’au loin, l’immeuble de bureaux signé Wilmotte rappelle la densité du contexte urbain tout en dessinant un cadre vallonné au paysage boisé de l’école. Ponctuées de cages d’escaliers ventilées naturellement et de petits préaux en polycarbonate, les façades du cœur d’îlot sont largement vitrées pour éclairer les salles de classes, ouvertes exclusivement sur les cours de récréation. Les circulations horizontales ceinturant la construction forment un tampon acoustique contre les nuisances sonores des axes routiers. À l’intérieur comme en façade, c’est le minimalisme matériel qui prévaut. L’esthétique brute fait la part belle au béton structurel parfaitement mis en œuvre – système poteaux-dalles. Pas de faux-plafond ni de doublage en plâtre mais une multiplication d’engravures intégrant panneaux d’isolation phonique, radiateurs, etc. Et si la technique est apparente c’est que l’architecte avoue simplement « aimer le chantier et vouloir révéler aux enfants ce qui constitue le squelette de leur bâtiment ». Un choix esthétique, moteur d’exigence à tous les moments de la construction, qui aboutit à une mise en œuvre irréprochable.
Dietmar feichtinger, architecte« le tout visible est un acte pédagogique »
L’école est un repère dans la mémoire des personnes qui la fréquentent, enfants comme adultes. Son identité est prégnante, sa qualité spatiale est formatrice. Ici, le bois utilisé en vêture la rend unique en offrant un peu de douceur dans un quartier très minéral. L’utilisation des matériaux bruts rappelle une vérité, une sincérité. Elle raconte l’histoire de la fabrication artisanale du bâtiment. Les réseaux apparents sont l’évocation de l’acte fascinant que constitue la construction : celui de créer et de se saisir de la valeur de l’effort des ouvriers. Le « tout visible » est un acte pédagogique qui rend le bâtiment lisible, immédiatement compréhensible. C’est un lieu ouvert, qui invite et qui se partage : le gymnase, la bibliothèque, la salle de danse se tournent vers la ville. C’est également un bâtiment protecteur qui épouse le terrain, offre des cours de taille maximale. Tournées vers elles, les classes sont des espaces lumineux. Au centre, le restaurant est un espace de détente fédérateur.
Visitez le site de l'architecte : www.feichtingerarchitectes.com
Groupe scolaire Lucie Aubrac, Dietmar Feichtinger, Nanterre, mention à l'Equerre d’argent 2012 : vue d'une façade
Groupe scolaire Lucie Aubrac, Dietmar Feichtinger, Nanterre, mention à l'Equerre d’argent 2012 : hall de l'école maternelle
Dans le hall de l’école élémentaire, comme dans celui de l’école maternelle, le béton est engravé pour accueillir les dalles acoustiques.
Groupe scolaire Lucie Aubrac, Dietmar Feichtinger, Nanterre, mention à l'Equerre d’argent 2012 : salle d'activités du centre de loisirs
Une salle d’activités du centre de loisirs, dans le volume en surplomb vers les Provinces françaises.
Groupe scolaire Lucie Aubrac, Dietmar Feichtinger, Nanterre, mention à l'Equerre d’argent 2012 : plan masse
Groupe scolaire Lucie Aubrac, Dietmar Feichtinger, Nanterre, mention à l'Equerre d’argent 2012 : coupe AA
Groupe scolaire Lucie Aubrac, Dietmar Feichtinger, Nanterre, mention à l'Equerre d’argent 2012 : plan du R+1
Groupe scolaire Lucie Aubrac, Dietmar Feichtinger, Nanterre, mention à l' Equerre d’argent 2012 : plan du RDC
PROGRAMME 1. Hall de la maternelle 2. Classes maternelles 3. Salle de motricité 4. Réfectoire 5. Hall de l’école élémentaire 6. Classes élémentaires 7. Atelier bricolage 8. Gymnase 9. Salles d’activités (centre de loisirs) 10. Cour de la maternelle 11. Cour de l’école élémentaire
- Lieu : Nanterre, Hauts-de-Seine
- Maîtrise d’ouvrage : Ville de Nanterre
- Maîtrise d'oeuvre : Dietmar Feichtinger, architectes ; DI Katja Pargger, chef de projet ; Ingerop, BET structure ; Oasiis, HQE ; Peutz & Associés, BET acoustique
- Surface : 4 620 m2 Shon
- Coût : 10,33 M€ HT
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