ÉQUERRE D'ARGENT 2013 / NOMINÉ - AGENCE FUKSAS - ARCHIVES NATIONALES

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© Philippe Ruault - Archives nationales, Agence Fuksas, Pierrefitte-sur-Seine, nominé à l'Equerre d’argent 2013 : vue d'ensemble

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Le nouveau bâtiment des Archives nationales, dans la banlieue nord de Paris, assume sa dualité : à l'arrière, un coffre fermé imposant abrite 320 kilomètres de rayonnages d'archives ; à l'avant, des « satellites » vitrés accueillent espaces ouverts au public, bureaux, et ateliers de restauration.

Les Archives nationales étaient à l'étroit sur leurs deux sites d'origine, à Paris dans le Marais et à Fontainebleau. Pour stocker la production continuelle de documents de tous types par l'État, un troisième site a été construit à Pierrefitte-sur-Seine, destiné à accueillir les fonds d'archives postérieurs à 1790. La zone retenue, en banlieue nord de Paris, est en cours de rénovation urbaine et le nouveau bâtiment des Archives contribue fortement à la requalification d'un environnement disparate composé d'un quartier d'habitat pavillonnaire, du grand ensemble du clos Saint-Lazare, des bâtiments de l'université Paris 8, de la station de métro Saint-Denis - Université et de la gare de bus.

La dualité du programme est formellement exprimée dans la division claire du bâtiment en deux parties, en deux architectures dialoguant entre elles : les magasins d'archives et leur salle de consultation sont réunis dans un seul monolithe de 11 niveaux couvert d'aluminium situé à l'arrière du terrain, tandis qu'espaces d'accueil, d'exposition temporaires, auditorium, ateliers de restauration et bureaux se développent à l'avant, dans un jeu de 6 bâtiments en verre nommés « satellites » qui s'entrecroisent dans une géométrie complexe, tantôt sur pilotis, tantôt en porte-à-faux, en se reflétant dans les miroirs d'eau du sol. Ce qui frappe d'emblée, c'est l'aisance avec laquelle le monolithe renfermant les archives - 163 mètres de long sur 48 mètres d'épaisseur et 40 mètres de haut - parvient à se fondre dans son environnement, sans le bousculer ni l'agresser. Une qualité notamment due au bardage en aluminium qui le recouvre sur les quatre côtés, et dont le gris se fond avec celui du ciel parisien. La compacité de ce bâtiment permet les parcours les plus réduits pour les archives, de leur livraison par camion au rez-de-chaussée du pignon nord, à leur stockage dans les 220 magasins des 11 niveaux, et à leur consultation dans la salle de lecture au rez-de-chaussée du pignon sud. Opaque sur la plus grande partie de sa surface, ce monumental coffre d'aluminium offre les qualités d'inertie thermique - température comprise entre 16 et 24 °C avec des variations quotidiennes inférieures à 0,5 °C - nécessaires à la bonne conservation d'archives composées essentiellement de papier. Deux failles de lumière pratiquées en toiture et en façade viennent néanmoins apporter un peu de lumière à la circulation longitudinale centrale qui dessert de part et d'autre les magasins aveugles. Le bardage d'aluminium anodisé qui recouvre les murs en béton et une isolation extérieure de 10 cm d'épaisseur est composé de plaques découpées en losange. Cette figure géométrique déclinée sur tout le bâtiment est reprise dans la trame des ouvertures. Elle est surtout présente sur la partie basse du pignon sud qui éclaire la salle de lecture de 200 postes. Les bâtiments satellites se développent à l'avant en nappes de verre horizontales qui se juxtaposent, se chevauchent, se superposent, du rez-de-chaussée à R+5. Ces nappes sont dotées en périphérie de poutres treillis en losange qui viennent renforcer leur structure poteaux-dalle en béton. Ces poutres treillis constituent depuis la rue une grande partie de l'identité visuelle du bâtiment. Elles communiquent entre elles, et à l'arrière avec le bâtiment de conservation des archives, par des passerelles en suspension - vitréesou opaques - qui forment un véritable parcours-promenade en offrant des angles de vue renouvelés sur les différentes entités de l'édifice et sur les jeux de reflets entre l'aluminium, le verre et les bassins d'eau. Ces interactions entre le matériau, l'eau, l'air et la lumière, entre le matériel et l'immatériel, singularisent fortement l'architecture. Elles sont encore renforcées par les artistes intervenus dans le cadre du 1 %, notamment Susanna Fritscher avec les faux plafonds en métal miroitant imprimés en rouge du hall d'entrée et Antony Gormley avec sa sculpture de dodécaèdres posée sur l'eau, qui développe son squelette dans la faille glissée entre les satellites et le monolithe couvert d'aluminium.

 

Visitez le site de l'architecte : www.fuksas.com

 

 

Archives nationales, Agence Fuksas, Pierrefitte-sur-Seine, nominé à l'Equerre d’argent 2013 : passerelles

 

Archives nationales, Agence Fuksas, Pierrefitte-sur-Seine, nominé à l'Equerre d’argent 2013

 

Archives nationales, Agence Fuksas, Pierrefitte-sur-Seine, nominé à l'Equerre d’argent 2013 : vue intérieure

 

Archives nationales, Agence Fuksas, Pierrefitte-sur-Seine, nominé à l'Equerre d’argent 2013 : foyer de l'auditorium
En rez-de-chaussée, le foyer vitré de l'auditorium et son faux plafond en métal rouge (1 % artistique).

 

Archives nationales, Agence Fuksas, Pierrefitte-sur-Seine, nominé à l'Equerre d’argent 2013 : coupe transversale

  • Lieu : Pierrefitte-sur-Seine, Seine-Saint-Denis
  • Maîtrise d’ouvrage : ministère de la Culture et de la Communication, Direction générale des patrimoines
  • Maîtrise d'oeuvre : Agence Fuksas (Massimiliano et Doriana Fuksas), architecte ; Florence Mercier, paysagiste ; Betom, ingénierie ; Altia, acoustique ; Kyotec, façades ; Architecture et technique, scénographie auditorium ; Socotec, bureau de contrôle
  • Programme : Centre d'archives
  • Surface : 108 000 m2 Shob ; 82 500 m2 Shon ; 66 000 m2 utiles, dont 5 400 m2 ouverts au public
  • Coût : 195,5 M€ (construction)

 

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