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Façades Epaisses
- Dossier réalisé par Jean-Pierre Ménard
- Actualités
Les façades des bâtiments neufs et la plupart des restaurations récentes comportent une isolation. Quel que soit son emplacement (en doublage intérieur, à l’extérieur, répartie ou en remplissage d’une ossature) la matière isolante est invisible dans le mur fini. La rendre perceptible relève donc de la décision de l’architecte. Un parement étant indispensable, l’isolation n'est identifiable que de manière indirecte, par déduction, en considérant notamment l’épaisseur de la paroi et la nature du parement extérieur. L’éventail des matières et des modes de pose disponibles permet à l’architecte de composer sa façade avec une grande liberté, y compris celle de tricher. Par exemple en plaquant un bardage bois, suggérant une isolation par l’extérieur, directement sur un voile en béton. À Lyon Confluence, Emmanuelle Colboc a recherché l’effet inverse en optant pour une isolation extérieure protégée par des plaques de parement minces mais rigides, qu’un enduit unifie pour créer de vastes surfaces homogènes, à l’opposé de la discontinuité du calepinage traditionnel. À Lyon également, Jean-Paul Viguier exprime de façon spectaculaire l’isolation extérieure d’un immeuble réhabilité sous la forme symbolique d’un matelas protecteur. Ainsi, au-delà de la recherche légitime de l’efficacité énergétique, la façade demeure un enjeu plus architectural que technique.