Gaëla Blandy: photographe sur la corde sensible (2/4)
- Karine Guilbert
- Photographie d'architecture
Chaque semaine, AMC donne la parole à un photographe d'architecture pour commenter l'une de ses prises de vues. Invitée de cette série: Gaëla Blandy
« J’errais comme un fantôme dans la résidence étudiante, jusqu'à ma rencontre avec Mélodie, étudiante en cinéma. Un rien suffit pour l’occasion, elle comprenait les intentions de mon projet : comment les habitants racontent le bâtiment ? Nous avions en commun notre intérêt pour la photographie. Elle m’a permis d’entrer dans son studio, s’est laissée aller à ses habitudes. Visiblement, elle s’est appropriée les murs, placardés de souvenirs. Tout indiquait qu’elle était chez elle. Il faisait froid et gris ce jour-là, Melodie s’est fait chauffer de l’eau, jusqu'à oublier que j’étais là. Je lui demande : quand tu prends un thé, où est-ce que tu t’installes ? Naturellement, elle s’allonge sur son lit, face à la fenêtre ouverte sur le paysage et s’abandonne à la rêverie. En s’accordant du temps, les rencontres se transforment en moments d’exception. »
Photographie publiée dans le livre : HABITARE, ed archibooks ; Agence ITAR, Ingrid Taillandier architectes
4 bâtiments de logements collectifs d’ITAR à photographier : 7 logements sociaux / Rue Pouchet à Paris – 2011 / 13 logements sociaux ; Rue Volta à Paris – 2014/ 28 logements sociaux / Local commercial ; Rue des Pyrénées à Paris – 2015/ Résidence étudiante de 179 logements et un logement gardien / La Verrière - 2016
Gaëla Blandy raconte des histoires de la vie réelle et de la vie rêvée. A travers ses images, l’observateur est emporté dans un ailleurs, une réalité passée dans le prisme de l’interprétation artistique. Chacun de ses travaux est investi d’une nécessité viscérale de rendre intelligible les sentiments. Autant surpris par ses personnages captivants, que par les bâtiments qu’elle photographie, l’observateur assiste devant ses images à la mise en mouvement de ce qui est habituellement figé.