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Isabelle Gorce, directrice de l'administration pénitentiaire « Nous réfléchissons à l'idée d'adapter les bâtiments d'hébergement au type de population détenue »
« Construire une prison, c'est concevoir les modalités d'une peine. Au fil de l'histoire, celles-ci ont évolué. À partir de la seconde moitié du XXe siècle, la prise en charge du détenu s'est davantage centrée sur la personne. La loi pénitentiaire du 24 novembre 2009 a conforté cette vision, avec l'obligation pour chaque détenu de bénéficier de cinq heures d'activités par jour, en maison d'arrêt comme en établissement pour peine. La création d'un pôle en détention exclusivement destiné à la réinsertion et à la prévention de la récidive dans chaque nouvel établissement, regroupant formation professionnelle, enseignement et activités culturelles, concrétise désormais cette orientation.
La réflexion porte également sur les conditions de détention. Nos prisons se sont rigidifiées autant dans leurs modes de fonctionnement que dans leurs formes architecturales. En cause, des cahiers des charges de plus en plus prescriptifs. L'audit que nous avons commandé en 2011 à l'Agence publique pour l'immobilier de la justice (Apij) a favorisé l'assouplissement de certaines règles. À l'échelle macro par exemple, nous avons internalisé le glacis de manière à offrir des respirations importantes et ne pas obérer les capacités d'évolution d'un établissement. Autre mesure d'assouplissement approuvée, la règle de covisiblité, qui imposait jusqu'ici de positionner les postes de sécurité sur un axe linéaire et induisait des cheminements totalement standardisés. La suppression du poste de commandement centralisé vise à introduire plus de fluidité dans les circulations.
Avec l'achèvement du nouveau programme immobilier, né d'ajustements du Programme 13200, nous sommes dans une phase de transition. Nous avons livré en juin les centres pénitentiaires de Beauvais et Valence, et celui de Riom en octobre. Mais nous souhaitons aller plus loin dans cette quête d'humanisation avec le Programme 3 200, lancé en 2015, dont le futur établissement de Lutterbach sera le préfigurateur. L'idée d'adapter les bâtiments d'hébergement au type de population accueillie est notamment en débat. Actuellement, les prisons sont bâties selon une vision monolithique de la vie en détention, qui ne fait aucune différence entre une maison d'arrêt et un quartier en centre de détention, entre les prisons pour hommes, pour femmes et pour mineurs. Or ces populations vivent leur incarcération de manière très différente. »
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Prisons
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