L'annuel 2020 d'AMC est paru

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AMC n°292 - décembre 2020-janvier 2021, couverture

Retrouvez dans l'annuel 2020 d'AMC qui vient de paraître (n°292 - décembre 2020-janvier 2021), disponible en format numérique: les projets lauréats et finalistes de l'Équerre d'argent, la sélection des 100 réalisations de l'année, et la rétrospective des événements marquants (livraisons, chantiers, concours, patrimoine, prix, disparitions, expositions, livres).

Edito

Corde fragile

L'année 2020 constituera un tournant dans les rapports de l'humanité avec son environnement terrestre. Jamais, depuis un siècle et la grippe espagnole, une crise sanitaire ne s'était développée avec une telle ampleur. Mais la rupture avec les pandémies qui ont parsemé l'histoire notamment les différentes formes de peste est que celle-ci est la première et probablement pas la dernière due aux activités prédatrices de l'homme sur la nature. Notamment la déforestation à grande échelle, l'étalement inconsidéré des mégapoles, sans parler du réchauffement climatique qui, en provoquant le dégel de sols situés dans les hautes latitudes, pourrait libérer des virus endormis depuis des millénaires. La perspective d'une vaccination de la population contre le Covid 19 au cours de l'année 2021 ne doit pas nous faire oublier ce fait désormais établi : l'homme, en quelques décennies d'industrialisation et d'urbanisation massive, a trop tiré sur la corde fragile le liant à la nature. Celle-ci s'est rompue, et les conséquences lui échappent en grande partie.

 

Il n'est pas sûr que l'humanité ait son destin entre les mains. Car au niveau institutionnel, l'inertie a dominé depuis un demi-siècle, malgré les rapports alarmants et les déclarations d'intention. La notion de croissance zéro, évoquée par le Club de Rome, remonte à 1972 ; le fameux discours de Jacques Chirac « La maison brûle et nous regardons ailleurs » au Sommet de la Terre de 2002 ; et les bonnes résolutions de la COP 21, à cinq ans. En l'absence de gouvernance mondiale, cette crise sanitaire et ses deux millions de morts pourraient pourtant bien faire l'effet d'un accélérateur, à la demande des populations elles-mêmes. Car l'une des conséquences inattendues de la pandémie est de remettre l'aménagement des territoires, l'urbanisme et l'architecture au centre des préoccupations quotidiennes. Les citoyens réclament aujourd'hui la proximité avec la nature, des logements avec une pièce en plus pour travailler, la possibilité de vivre dans des villes petites et moyennes, et la fin des allers-retours interminables entre le domicile et le travail. Des besoins qui doivent être entendus et auxquels les acteurs qui fabriquent le cadre de vie se doivent de répondre. C'est le seul moyen de tendre efficacement vers une société décarbonée, sans se reposer sur la seule RE 2020, qui s'appliquera d'ici 2030 à toute nouvelle construction, c'est-à-dire à moins de 1 % du patrimoine bâti. 

Gilles Davoine, rédacteur en chef

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