Si l’année 2012 a été marquée en Italie par des épisodes sismiques désastreux en Émilie-Romagne, les dommages enregistrés y sont sans commune mesure avec ceux provoqués par le tremblement de terre survenu le 6 avril 2009 à L’Aquila, ville de 70 000 habitants perchée dans les Apennins, à 120 kilomètres au nord-est de Rome. Une catastrophe qui a entraîné la mort de plus de 300 personnes et 2 000 blessés. Cette nuit-là le destin du chef-lieu des Abbruzzes déjà plusieurs fois compromis au cours de son histoire a une nouvelle fois basculé. 30 000 personnes ont été relogées dans la région et le reste du pays. Pourront-elles un jour regagner cette ville sinistrée ?
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L’aquila, ville reconstruite mais abandonnée
- Jean-François Cabestan
- Actualités
Ruines et consolidations au village d’Onna, à 8 km de L’Aquila, présentées par les Aquilains Luca Cococcetta, réalisateur, et Cristina Lovenitti, urbaniste (au premier plan) à des étudiants français, (mai 2012).
Trois années se sont maintenant écoulées depuis le séisme de 2009 : le chef-lieu des Abbruzzes et des localités qui l’entourent offrent aujourd’hui un cas d’espèces urbain, territorial et patrimonial parmi les plus stupéfiants, angoissants et stimulants d’Europe. Ville de fondation de la fin du XIIIe siècle parfois comparée aux bastides dont l’urbanisme exemplaire a été vanté par Lavedan, son centre déploie aujourd’hui encore son plan en damier divisé en quatre cantons. L’examen des stratégies architecturales et urbaines mises en œuvre à L’Aquila pour sa reconstruction et le relogement de la population nécessite qu’on évoque les circonstances où elles trouvent leur origine : l’état d’urgence décrété en pleine nuit, l’importance et l’efficacité des moyens mis en œuvre par l’État italien pour affronter la catastrophe et secourir un territoire et une population sinistrés.
À cet égard, si le documentaire de [...]
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N°217
datant de septembre 2012