L'Ecole de plein air de Beaudouin et Lods deviendra un musée mémorial du terrorisme

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© Musée d'Histoire Urbaine et Sociale de Suresnes/Adagp, Paris, 2019 - PHOTO - 16543_996225_k2_k1_2310818.jpg

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L'Ecole de plein air, œuvre des architectes Beaudouin et Lods inaugurée en 1935 à Suresnes (Hauts-de-Seine), se cherchait une nouvelle fonction pour mener son indispensable rénovation. Le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé que le lieu, initialement voué au soin et à l'apprentissage, hébergera bientôt un "musée mémorial" du terrorisme.

Pour préserver l'extraordinaire patrimoine moderniste que constitue l'Ecole de plein air de Suresnes, il était urgent d'imaginer sa réinvention. Livré en 1935 par les architectes Eugène Beaudouin et Marcel Lods, sur commande du maire de la ville, Henri Sellier, pour accueillir les élèves tuberculeux, l'ouvrage était pour partie à l'abandon depuis sa fermeture en 1995, malgré l'installation de l'Institut national supérieur de formation et de recherche pour l'éducation des jeunes handicapés et les enseignements adaptés. Inscrite depuis 1965 à l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques, elle est classée Monument historique en 2002. Car les lieux, aujourd'hui propriétés du ministère de l'Enseignement supérieur, sont une illustration passionnante des principes de l'architecture hygiéniste, où l'apport de lumière naturelle et l'ouverture sur l'extérieur tiennent une place centrale. Le principe étant d’offrir aux enfants fragiles un épanouissement physique autant qu’intellectuel.

 

Construite dans un parc de 1,89 ha, sur le versant ensoleillé du mont Valérien, l'école se déploie en un bâtiment de 200 m de long (hébergeant la restauration, les salles de gym, les ateliers, les douches et la maternelle), qui protège de la rue un village de huit classes-pavillons reliées par des galeries extérieures couvertes et des passerelles en pente douce. L'ensemble étant disposé entre les arbres remarquables préexistants. Dans le jardin, un énorme globe terrestre en béton était destiné à un apprentissage ludique de la géographie.

Paysage du recueillement

Autonomes, les salles de classe pouvaient accueillir une vingtaine d'élèves dans des volumes aériens de 4 m de hauteur. Carrés pour la plupart, ceux-ci disposent de trois parois vitrées, s’ouvrant entièrement en accordéon pour exposer les enfants au soleil. Ces gigantesques huisseries, qui incarnent l'image des lieux, sont l'œuvre de Jean Prouvé. Les bâtiments sont construits en ossature acier et dalles de béton préfabriquées. Dans ce lieu propice à la déambulation et au lien avec le paysage, où tout était fait pour favoriser l’observation de la nature, on imagine aisément un programme voué au recueillement tel que celui du musée mémorial du terrorisme, annoncé par le président de la République, Emmanuel Macron. Le projet scientifique se concentrera sur l'ensemble des victimes et des actes de terroristes depuis 1974, date de l'attentat du drugstore Publicis, jusqu'à nos jours. Première pierre annoncée pour 2022.

 

Globe de l'école de Suresnes de plein air. Exposition « Eugène Beaudoin et Marcel Lods, architectes d’avant-garde » au Musée d’histoire urbaine et sociale de Suresnes (MUS)  © MUS/ADAGP

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