L'économie circulaire, une filière qui exige des compétences nouvelles et des acteurs engagés

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9 - GRANDE HALLE DE COLOMBELLES - ENCORE HEUREUX / CONSTRUIRE Halle industrielle en béton reconvertie en lieu de travail et de culture, à partir d'éléments issus de chantiers de déconstruction locaux : radiateurs, sanitaires, bois, faïences, fenêtres, menuiseries intérieures, isolation acoustique. La structure conservée abrite deux niveaux de mezzanine en bois en encorbellement sur la nef, les balcons issus du bois de charpente desservant des activités variées.

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Bas carbone

En France, le secteur du bâtiment produit 46 millions de tonnes de déchets par an et, à l'heure actuelle, seul 1 % des matériaux de construction est réutilisé, selon l'Ademe. En considérant ceux issus de la déconstruction comme des ressources, le réemploi prévient la production de déchets, concourt à diminuer la consommation des matières premières nécessaires à la construction, et donc, limite son empreinte carbone. Lorsqu'en plus il favorise l'emploi local, l'insertion et la formation à de nouveaux métiers, il inscrit l'économie circulaire dans une dynamique territoriale vertueuse. La nouvelle réglementation environnementale, la RE2020 entrée en vigueur en janvier, exige pour tout bâtiment neuf d'établir son bilan carbone sur son cycle de vie. Or les composants réemployés ne pèsent pas dans ce calcul. Par ailleurs, le contexte actuel - entre pandémie, pénurie, guerre aux portes de l'Europe et envolée des prix - a achevé de convaincre les derniers réticents et l'heure est désormais au réemploi, les matériaux de construction recyclés bénéficiant d'une filière qui a commencé à se structurer il y a quelques années.

En matière de réemploi, la difficulté consiste souvent à faire coïncider l'offre et la demande, la gestion des stocks et le transport pesant sur les coûts. Les fournisseurs sont nombreux : particuliers, recycleries locales, plateformes physiques ou en ligne… Il convient de tenir compte des adaptations qui seront nécessaires in situ et de garder à l'esprit que le prix d'un élément réemployé peut égaler celui d'un neuf. Mener un projet en réemploi requiert une forme de souplesse de la part d'une communauté d'acteurs (maîtres d'œuvre et d'ouvrage, industriels, artisans…), afin de rester ouverts aux opportunités constructives. Cette posture, à entretenir avec beaucoup d'énergie pour ne pas l'abandonner en cours de route, appelle un nouveau champ d'expertise. Aussi de plus en plus d'agences ayant mené des projets pilotes se lancent-elles sur le marché. Elles se positionnent comme architectes spécialisés, voire elles créent parallèlement à leur pratique des bureaux d'études réemploi, acteurs désormais incontournables de tout projet d'ampleur.

Une boîte à outils étoffée

Face à l'urgence environnementale, le projet européen interrégional FCRBE (Facilitating the Circulation of Reclaimed Building Elements, en français, « Faciliter la circulation des matériaux de construction de réemploi ») a amorcé sa première phase entre 2018 et 2021, prolongée jusqu'en 2023, qui vise à encourager la commande publique à faire appel à l'économie circulaire dans le BTP. Son objectif est d'harmoniser et de structurer les filières de réemploi à l'échelle de

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