LA CITÉ PHOCÉENNE DÉCRYPTÉE - Livre

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Dans la lignée de son Amsterdam, et cette fois en compagnie de Gérard Planchenault, Marcel Bajard livre avec Marseille une plongée dans la longue histoire de la cité.

Il s'agit dans cet ouvrage de retracer l'histoire de la cité phocéenne à travers l'évolution de son ossature urbaine mais aussi de son visage architectural. Au-delà des édifices d'exception de Pierre Puget, Le Corbusier ou Rudy Ricciotti, on découvre des particularismes constructifs. Tels les immeubles « trois fenêtres » édifiés à la fin du XVIIIe siècle, dont la largeur et le trio de baies à chaque étage ont exploité les grandes dimensions - 7 à 8 m - de pièces de bois importées alors de Russie et de Crimée. Lesdites pièces avaient été commandées pour la construction navale, et leur excédent fut réaffecté à la construction civile. L'ouvrage présente deux intérêts majeurs. Son iconographie tout d'abord : à l'abondance et à la valeur explicative des éléments graphiques - dessins comme plans - s'ajoutent les photographies. Ensuite, le sujet même. La cité phocéenne recèle plus que tout autre en France d'opulents espaces restés naturels : près de 50 % de son très vaste territoire n'ont pas été bâtis, à cause notamment des montagnes qui la bordent. Les calanques s'étendent, sauvages, sur une vingtaine de kilomètres jusqu'à la ville limitrophe de Cassis. Pareil patrimoine apporte à Marseille sa superbe identité paysagère, ainsi qu'un poumon urbain. Cette infiltration du naturel dans la ville sera mise à profit par la deuxième tranche d'Euroméditerranée, au nord de la première : le plan guide de François Leclerc l'organise autour du parc des Aygalades, qui réinvestira le lit du ruisseau du même nom en servant d'ouvrage de régulation des crues torrentielles, de même que de couture entre les quartiers nord et le centre-ville. L'encore actuelle relégation desdits quartiers nord, avec leurs ensembles d'habitat social, est l'un des effets de l'urbanisation débridée qui a sévi pendant plus d'un demi-siècle, des années 1920 au dernier mandat de Gaston Defferre, affectant aussi le cœur historique. Un phénomène d'autant plus surprenant qu'il succéda à trois phases de régulation : le doublement de surface que Louis XIV impulsa à la cité, sous forme d'une grille quasi orthogonale autour de l'axe majeur des cours Belsunce et Saint-Louis ; le lotissement des Domaines, lancé en 1781 à la place des arsenaux ; enfin, sous le Second Empire, l'ouverture des boulevards structurant l'extension engendrée par l'essor du commerce maritime.

LA CITÉ PHOCÉENNE DÉCRYPTÉE - Livre
  • MARSEILLE, UNE AUTRE FAÇON DE VOIR LA VILLE A TRAVERS SON URBANISME. Marcel Bajard et Gérard Planchenault. Editions Picard, 160 p., 2022, 34 €.

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