La leçon de guerre de Philippe Prost - Livre
- Alice Bialestowski
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HÔTEL DE LA MONNAIEPHILIPPE PROST
Qui a dit que l’architecture de guerre était un sujet aride ? Pour se convaincre du contraire, il faut lire le dernier essai de Philippe Prost, grand spécialiste de Vauban, qui se saisit de l’un de ses thèmes de prédilection pour penser l’architecture d’aujourd’hui et la ville de demain à l’aune de la crise environnementale.
C’est avec finesse, érudition et pédagogie que Philippe Prost montre que les ouvrages militaires, d’abord définis par leur ambivalence – l’attaque et la défense – demeurent une source inépuisable de réflexion, notamment par l’économie de moyens qu’ils mettent en œuvre et par leur rapport symbiotique au paysage, à la topographie. En préambule, le rappel que le plus ancien plan connu parvenu jusqu’à nous soit celui d’une enceinte fortifiée donne le ton. Il se trouve au Louvre et remonte au IIe millénaire avant notre ère, est inscrit sur une tablette posée sur les genoux d’une statue sans tête, sculptée dans une pierre noire, en provenance de Mésopotamie. Dite L’architecte au plan, l’œuvre est dédiée au dieu Ningirsu et représente le prince de Lagash. Et, souligne l’auteur, ce plan pose la question de la représentation de l’architecture – et pas seulement militaire –, du rôle du plan dans la conception et de la dimension symbolique qui y est rattachée. Alors, est-ce vraiment un hasard qu’il s’agisse du dessin d’une enceinte ? Sans doute pas, dans la mesure où elle délimite un espace intérieur, un intra-muros.
Trilogie tour, porte, mur
L’art de la fortification, sous-tendu par une recherche d’efficacité, est régi par la loi des contraires qui, par-delà le fait de pouvoir se défendre et d’attaquer, englobe le passager et le permanent, la passivité et l’activité. Ou encore le visible et l’invisible, comme l’a montré, avec l’apparition de l’avion pendant la Première Guerre mondiale, la nécessité de se camoufler en se fondant dans la nature. Ce sont ainsi les ingénieurs militaires qui, les premiers, ont construit des villes, aménagé des pans entiers du territoire. Depuis l’Antiquité jusqu’aux conflits actuels encore trop nombreux, on prend la mesure et l’étendue des évolutions, en particulier de la trilogie tour, porte et mur. Innombrables sont les adaptations et innovations de cet art constructif de la guerre, des premières tours en bois à celles réalisées en pierre, de l’invention du bastion au talus qui remplace le mur, des tracés à la géométrie régulière ou pas, des tranchées aux bunkers, etc.
Interroger la notion de perennité
De même, le béton s’est d’abord imposé dans l’architecture de guerre avant d’être utilisé pour les constructions civiles. Rien de rébarbatif dans cette énumération, bien au contraire, car elle met au jour des mécanismes d’analyse qui interrogent la notion de pérennité, celle des matériaux et de leur mise en oeuvre. Ce que Philippe Prost met en perspective avec la pratique actuelle du métier d’architecte : « Toutes ces dualités conceptuelles sont en rapport soit avec l’espace, soit avec le temps, soit avec les deux à la fois. Elles témoignent d’une manière de construire, d’une pensée, avant de donner corps à sa réalité. Une approche qui nous est plus que jamais utile et précieuse, voire salutaire. » Ce que l’auteur rappelle, c’est que l’architecture de guerre est de tout temps une architecture de crise et qu’au regard des contraintes contemporaines, il y a des leçons à tirer d’un art de la construction qui n’a cessé de puiser dans l’histoire et de composer avec la nature pour se renouveler. Déplorant, au passage, le grand retour du mur un peu partout dans le monde – figure archaïque par excellence – , il croit à la permanence d’une approche par le biomimétisme et la paléo-inspiration dans ce type de constructions, qui compte nombre d’exemples de bâtiments histosourcés et matériaux biosourcés. Il y aurait donc tout intérêt à regarder du côté de ces architectures « sans style » afin de trouver un équilibre « par art » et par « nature ».
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Par art et par nature / Architectures de guerre, Philippe Prost. Edifiantes éditions, 2019, 63 p. 17 €.
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