La Samaritaine de Sanaa : faut-il vraiment annuler le permis de construire?

La Samaritaine de Sanaa : faut-il vraiment annuler le permis de construire?
© SERGIO GRAZIA - Le trou béant laissé rue de Rivoli par la démolition du bâtiment n°4 de la Samaritaine, janvier 2015, Paris

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Donnez votre avis en envoyant un point de vue argumenté à la rédaction (en cliquant ici). Votre contribution sera publiée pour enrichir le dossier.

 

 

 

Le projet de Sanaa de reconstruction de la Samaritaine connaît depuis un an une suite de déboires juridiques. Pour contribuer au débat, vous trouverez ci-dessous tous les articles et les points de vue parus sur le sujet dans AMC.


 

Continuera ?  Continuera pas ? Le chantier de reconversion de la Samaritaine est une fois de plus arrêté. Le trou béant laissé rue de Rivoli par la démolition de l’ancien bâtiment n°4 du grand magasin risque de perdurer encore plusieurs mois. Rappelons que le projet du maître d’ouvrage, le groupe LVMH, est de transformer la Samaritaine en un nouveau centre commercial accompagné de bureaux, de logements, d’une crèche et d’un hôtel de luxe. Après avoir été suspendus une première fois en mai 2014, puis avoir repris en octobre de la même année, les travaux ont été à nouveau stoppés en janvier 2015, la cour administrative d’appel confirmant l’annulation du permis de construire délivré par la Ville de Paris en 2012. En cause: la fameuse façade-rideau (au sens «rideau de douche», selon ses détracteurs) que proposent les architectes de l’agence japonaise Sanaa sur la rue de Rivoli, qui ne correspondrait pas aux exigences du PLU parisien. Les associations Société pour la protection des paysages et de l’esthétique de la France (SPPEF) et SOS Paris, qui ont déposés les recours contre le permis de construire, estiment que cette façade en verre, ondulante et sérigraphiée, ne s’insère pas dans le tissu urbain du quartier, comme l’exige le PLU. La cour administrative d’appel leur a donné raison. La Ville de Paris et le groupe LVMH ont annoncé leur intention de se pourvoir en cassation devant le Conseil d’État, dont la décision n’interviendra pas avant plusieurs mois. Le Conseil d’État peut même décider de renvoyer le jugement de l’affaire pour un nouvel examen à la cour d’appel. Le feuilleton est donc loin d’être terminé pour un chantier qui a désormais deux à trois ans de retard.

 

 

Façade en verre sérigraphié proposée par Sanaa pour le nouveau bâtiment de la Samaritaine, Paris. © Sanaa

Sommaire du dossier

Réagissez à cet article

Saisissez le code de sécurité*

Saisir le code

*Informations obligatoires

  • Jacques Cailleteau

    L'arrêt de la construction est totalement scandaleux: si les auteurs de cet état de fait - juges et pétitionnaires - avaient pu sévir auparavant nous n'aurions ni Beaubourg ni la Tour Effel ni même Versailles pensez-vous ce cétin de Louis XIV a détruit le chateau de son père !

  • Stéphan Caillaud

    JE SUIS SAMAARITAINE !!! Les architectes de l’agence Sanaa sont tournés vers l’avenir ! Faisons leur confiance ! En son temps, Haussmann a su s’imposer face aux petites rébellions puériles et aujourd’hui tout Paris s’en félicité non ? Idem pour la tour Eiffel. Une pauvre poignée de parisiens poussiéreux crachent dans la soupe, j’espère vraiment que ça ne suffira pas à faire capoter ce magnifique projet novateur, contemporain, d’avant-garde, tout comme l’ont été les façades de ces immeubles Haussmanniens alentours à leur époque.

  • Dominique Carmain

    Une façade-rideau bienvenue ailleurs, mais pas là. Ce projet, certes honorable, ne présente aucune marque de créativité architecturale suffisante (à mon sens) pour justifier qu'il se "déconnecte" autant avec l'environnement existant. Il est bien évident qu'il ne s'agit en aucune façon de faire de l'haussmannien ou de la brique comme l'a évoqué quelqu'un. Proposer quelque chose qui soit de notre temps tout en respectant "l'allure" de la rue. Une telle façade-rideau (appelons les choses par leur nom sans tergiverser) serait la bienvenue ailleurs au regard de son originalité et de sa sobriété. Mais pas là. La rue de Rivoli est quand même un lieu notable de Paris, il faut absolument trouver le projet "génial" qui saura se marier avec l'existant et avec les concepts d'aujourd'hui. Je suis architecte, tout aussi sensible au passé qu'à l'innovation, mais il n'y a pas, là, ce qui va faire prendre la mayonnaise. Tout le monde n'est pas Jourdain-Sauvage comme avait su le reconnaître Le Corbusier en son temps. Donc je pense que le PC de ce projet doit être annulé/reporté/modifié en perspective d'un projet plus créatif et respectueux de l'environnement.

  • Passant

    Il est probablement meilleur et plus esthétique de laisser tel quel le trou et les anciens bâtiments à la vue de tous, sur la rue de Rivoli qui est très passante, en particulier fréquentée par des touristes qui ont une belle "vue" sur cette non architecture, ainsi que les riverains qui se demandent souvent quand cet horreur de murs détruits va disparaitre ! le SPPEF et SOS Paris sont sans doute satisfaits de cette vue car ils ne vivent pas à coté ! Il faut évoluer, on ne construit plus d'immeubles ni de bâtiments en pierre de taille ou en briques rouges, pas plus que "façon Haussmann" !

  • X. MENARD

    A propos de la Samaritaine cela me fait penser a de Gaulle a la Libération : Paris fosillisée, Paris décérébrée, Paris deculturée, mais Paris enfin libérée de ses conservatismes....Espérons!

  • archi patrimonial

    il arrive que l'architecture-objet-design, doive se plier à la convenance, notion oubliée dans un siècle de rustre. Au delà de l'obstination rageuse des architectes stars, on repense à Aalto, qui distinguait ses vases de verre ondulant de l'insertion subtile de ses bâtiments à leur contexte, tout en inventant son siècle! C'est dans la contrainte que l'invention surgit, reste à Saana à revoir leur copie, comme chaque archi le fait tout les jours... et à apprendre le dessin d'une façade proportionnée et tramée...

Une marque

Groupe Moniteur Infopro Digital