Le numéro d'avril d'AMC est paru

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AMC n°304 - avril 2022, couverture

Au sommaire du numéro d'AMC qui vient de paraître (n°304-avril 2022) et disponible en format numérique: un événement sur le langage de l'architecture environnementale, un dossier sur le calcul du bilan carbone d'un bâtiment, des détails "pilotis" et une matériauthèque consacrée à la maquette numérique. Mais aussi les réalisations du mois: la transformation de l'hôtel des postes du Louvre à Paris par Dominique Perrault, un gymnase à Brignoles par Rémy Marciano, une école et 100 logements sociaux à Paris par Nicolas Reymond et Michel Guthmann, et une médiathèque à Saint-Georges-sur-Loire par Titan. En référence, la cité-jardin de la Butte-Rouge.

Édito

Assoupissement

Les questions écologiques ont été absentes de la campagne présidentielle. Quel que soit le candidat élu le 24 avril, il n'en aura pas fait une priorité de son programme. A qui la faute ? Aux électeurs, qui ont bien d'autres préoccupations à court terme, notamment la guerre en Ukraine qui fait s'envoler à des niveaux jamais connus les prix du gaz et du pétrole ? Aux candidats, qui jugent le thème peu porteur sur le plan électoral ? L'écologie souffre de plusieurs maux. Plus personne ne conteste désormais que le réchauffement climatique soit dû aux émissions de carbone liées aux activités humaines. Mais ses conséquences, encore décrites dans le rapport du Giec du 28 février - hausse du niveau des mers et inondation des villes côtières, migrations massives de populations quittant des régions devenues arides… - ne se feront réellement sentir qu'après 2050. Tout se passe comme si on considérait que la catastrophe était à venir et non pas une tragédie en cours. Même le pape François, dès 2015, sonnait l'alarme ! « Une écologie superficielle se développe, qui consolide un certain assoupissement et une joyeuse irresponsabilité. Nous sommes tentés de penser que ce qui est en train de se passer n'est pas certain. » Bien sûr, en France, nous avons désormais la RE 2020. Une réglementation qui ne réglera pas à elle seule, loin s'en faut, le problème climatique, mais qui presse les architectes de limiter l'empreinte carbone de leurs bâtiments. En 1978, Norman Foster était parvenu à calculer la masse du centre d'art Sainsbury qu'il venait de construire : 5 328 t. Pas sûr que l'on puisse atteindre la même précision concernant le poids carbone. Outre la complexité ou les imprécisions des fameuses fiches de déclaration environnementale et sanitaire (FDES) concernant les produits de constructionl'empreinte carbone d'un bâtiment dépend d'un grand nombre de facteurs - en plus de ses matériaux et sources d'énergie - notamment de sa localisation, à proximité de lignes de transport ou non (lire p.59). Enfin, comme le note le politologue Vincent Martigny dans le 1 hebdo du 16 février 2022, « la grande limite de la transition écologique tient d'abord à la difficulté de concevoir quelle serait la réalité d'une société dans laquelle elle serait mise en œuvre ». De ce point de vue, on peut dire qu'il en va de même de l'architecture (lire p.10), transcription bâtie de la société, dont le caractère environnemental peine encore à trouver son esthétique et son langage.

 

Gilles Davoine, rédacteur en chef

 

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