Le numéro de novembre d'AMC est paru

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AMC n°264-novembre 2017

Au sommaire du numéro d'AMC qui vient de paraître (n°264-novembre 2017): un dossier sur les espaces souterrains, des détails sur les portiques et une matériauthèque consacrée aux éléments percés ou ajourés. Mais aussi une enquête sur la fièvre des biennales en France et les réalisations du mois: l'école des beaux-arts de Nantes par Franklin Azzi, des logements sociaux à Paris XIIIe par Jean et Aline Harari, le théâtre de la Comédie à Saint-Etienne par StudioMilou, les tours Black Swans à Strasbourg par Anne Démians, ainsi que l'espace de restauration du palais de Tokyo par Lina Ghotmeh. En référence, le quartier Malagueira (1977-2017) à Evora, œuvre singulière d'Alvaro Siza.

 

Edito

 

Supermarché

La formule magique "Réinventer Paris" lancée en 2014 par la municipalité parisienne connaît un succès qui ne se dément pas. Elle s’est, depuis, étendue au Grand Paris, à la Seine, à Angers et, demain, ­pourquoi pas à Carpentras ou Romorantin? Bien pratique, la formule dispense la collectivité publique de définir en amont sa destinée urbaine en partant de ses besoins et de l’intérêt collectif, pour puiser dans le grand supermarché des idées –enrobées sous le vocable "innovations"– fournies clés en main et sur un plateau par les ­promoteurs et constructeurs. Dès lors, pour qu’un projet puisse être choisi par les édiles, il faut qu’il mise sur une approche essentiellement marketing qui intègre tous les ingrédients à la mode: agriculture urbaine, culture hors sol, réemploi ou recyclage de matériaux, habitat participatif et même feng shui. On pourrait en rire mais au final, en guise d’innovation, il sort du récent "Réinventer la Métropole" des projets standardisés, convenus, désodorisés (même pas tatoués) reproduisant à foison les mêmes images d’excroissances végétales à tous les étages (p.18).

Une innovation qui n’est pas souvent proposée par les acteurs du secteur privé –sans doute fait-elle encore un peu peur : explorer les profondeurs. Pour éviter l’étalement urbain en périphérie et pour soulager la surdensification en surface, développer la ville dans toute son épaisseur, des sous-sols vers les hauteurs, est une solution adoptée ailleurs. Elle n’a jamais vraiment été exploitée en France, en dehors de centres commerciaux et de salles d’échanges de lignes de métro, dont l’exemple le plus emblématique reste celui du Forum des Halles, à Paris. Si l’idée n’est donc pas tout à fait nouvelle, elle est réactualisée par les projets en cours depuis deux ans dans le quartier de la Défense (p.55) et par les études, publiées en 2016, de Dominique Perrault (Groundscape) ou de David Mangin et Marion Girodo (­Mangroves urbaines, du métro à la ville). Les 68 gares du Grand Paris Express n’auraient-elles pas été l’occasion de réinventer vraiment la métropole pour en faire des lieux culturels et de travail innovants, entre ciel et profondeurs?

 

Gilles Davoine, rédacteur en chef

 

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