Le numéro spécial Intérieurs d'AMC est paru
Au sommaire du numéro d'AMC spécial Intérieurs qui vient de paraître (n°297 - juin/juillet 2021) et disponible en format numérique : une enquête sur le bureau post-télétravail, le musée Carnavalet rénové, l'esthétique du boudin, des visites de la matériauthèque de l'agence RDAI et de l'exposition Jean Tschumi à la Cité de l'architecture et du patrimoine. Mais aussi une sélection d'une vingtaine de réalisations, dans les catégories « Culture », « Maisons », « Hôtels » et « Commerces » : la fondation Pinault à Paris par Tadao Ando, NeM et Pierre-Antoine Gatier ; un hôtel au Japon par Sou Fujimoto ; un abri enterré au Portugal par Manuel Aires Mateus ou encore la transformation de deux pavillons à Toulouse par Bast.
Édito
L'éclat de l'existant
Eté 2021. Il est de nouveau permis de se projeter. Permis de sortir, de prendre des places pour un musée ou un théâtre, de dîner dehors, de réserver un hôtel, de se rendre au bureau… Un droit encore nimbé de brume, si soudain que l'on peine à le saisir. En témoignent les chefs d'entreprise qui, pour rappeler leurs employés, intègrent des activités des plus extravagantes - comme un panier de basket au cœur d'un plateau de bureaux (p. 8). Nombre d'indices montrent que l'isolement général a généré une prise de conscience, a développé un regard plus respectueux du bâti : plus que jamais, il s'agit de sublimer l'existant.
Paris renaît. Tadao Ando a reconverti l'ancienne bourse de commerce en haut cercle de l'art contemporain pour l'homme d'affaires et collectionneur François Pinault (p. 34). En gravissant l'escalier de sa galerie circulaire, « vous êtes en des lieux tout pleins de sa puissance », comme l'aurait dit Racine (Britannicus). Maebashi, au nord de Tokyo, verdit. Sou Fujimoto, associé à des designers de renom pour les chambres, crée à partir d'une auberge des années 1970 un hôtel en paysage collinaire nappé de gazon, qui se glisse entre les immeubles (p. 78). Stockholm fait carrière. Elle met le minéral à l'honneur dans un aménagement tectonique pour une boutique de vêtements en lieu et place d'une banque (p. 94). En Espagne, dans un contexte rural, les murs anciens d'une modeste étable deviennent un terrain d'expérimentation pour toute une famille, en ravivant la flamme d'un déjà-là rustique et assumé (p. 64). Au milieu de la campagne portugaise, on se rafraîchit. Aires Mateus a redéployé les voûtes d'un souterrain pour offrir quelques chambres d'hôtel organiques où le vide est roi (p. 84).
Toucher, vue, odorat, nos sens ont été mis à l'épreuve depuis quinze mois, amputés par un éloignement forcé et le port du masque. Le mot d'ordre : revivre. A la rentrée, le Salon de Milan doit renouer avec une édition in praesentia et son habituel public international. Ce sera alors le signe que nous avons dépassé les temps de l'incertitude, et sommes en mesure d'envisager l'avenir.
Laure Carsalade, chef de rubrique Intérieur / design
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N°297
datant de juin 2021
