Le réemploi de matériaux : bricolage ou architecture ? Dossier spécial dans le numéro 249 d'AMC

Zoom sur l'image Le réemploi de matériaux : bricolage ou architecture ? Dossier spécial dans le numéro 249 d'AMC
© Philippe Samyn and Partners / Quentin Olbrecht - Siège du Conseil européen, Philippe Samyn architecte, Bruxelles (Belgique)

Project: Philippe SAMYN and PARTNERS

Au sommaire du numéro 249 - mars 2016 d'AMC : un dossier spécial "réemploi de matériaux" avec les projets d'Encore Heureux, de Philippe Samyn et du collectif Bellastock. Et aussi le mémorial de Rivesaltes signé Rudy Ricciotti et Passelac & Roques, le musée Unterliden à Colmar conçu par Herzog & de Meuron et des détails consacrés aux seuils des logements.

 

 

 

ÉDITO

Combat
Si l’on en croit la thématique choisie pour la prochaine biennale de Venise, l’architecture de combat est de retour. Son commissaire, le Chilien Alejandro Aravena, l’a affirmé pendant sa conférence de presse donnée à Paris le 24 février. L’architecture se doit de proposer des solutions aux maux qui minent la planète. Et de lister, à l’aide d’un schéma ad hoc et dans le désordre : les inégalités, les ségrégations, les migrations, les catastrophes naturelles, l’insécurité, l’accès aux soins, la congestion urbaine, l’étalement des périphéries, les déchets et les pollutions. "Mais ce ne sera pas facile", concède-t-il. Si l’on peut raisonnablement considérer que l’architecture a cette capacité à résoudre localement et concrètement – c’est sa force – des situations difficiles, elle a besoin pour cela de la confiance de ses commanditaires, publics et privés, et du soutien des politiques. Ce qui est loin d’être gagné, comme en témoignent les errements concernant le projet de loi "Liberté de la création, architecture et patrimoine" en cours d’examen au Parlement. Et nécessite de batailler à chaque instant, car, comme le dit encore Aravena, "les forces qui façonne le cadre de vie construit ne sont pas nécessairement amicale" ! Le Pritzker 2016 pointe notamment "l’avidité et l’impatience du capital, ou le conservatisme de la bureaucratie". S’il est un domaine où l’architecture peut jouer à plein un rôle social et environnemental, c’est celui, encore balbutiant en France, du réemploi de matériaux (lire notre dossier). Un seul chiffre, effarant : 50 millions de tonnes de déchets, provenant des démolitions et rénovations, sont produits chaque année dans l’Hexagone par le secteur du bâtiment. C’est presque deux fois plus que les déchets ménagers. L’idée d’en récupérer au moins une partie pour les recycler, ou mieux, les réemployer, fait son chemin. Une filière commence à s’organiser, à l’initiative de collectifs d’architectes comme Bellastock en France, ou Rotor en Belgique. Là encore, le combat est long, tant les obstacles d’ordre culturel, financier et réglementaire sont nombreux. Sans parler des codes esthétiques de l’architecture qui, eux, s’en trouvent bouleversés.

Gilles Davoine, rédacteur en chef

 

Réagissez à cet article

Saisissez le code de sécurité*

Saisir le code

*Informations obligatoires

Une marque

Groupe Moniteur Infopro Digital