Le modèle social et environnemental développé par l'atelier pédagogique Rural Studio, dès le début des années 1990 dans l'Alabama, est plus que jamais d'actualité. Face aux maux de la société - crise des ressources, changement climatique, inégalités… -, le bon sens de l'architecture traditionnelle, sobre et citoyenne constitue un réservoir de solutions. Rencontre avec les architectes Andrew Freear et Elena Barthel, qui dirigent aujourd'hui Rural Studio.
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LEARNING FROM ALABAMA : ENTRETIEN AVEC RURAL STUDIO
- Anne Bertucci
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La Rosa Lee House (2009), en bardage de cèdre débité par les étudiants.
En 1993, Samuel Mockbee, architecte et enseignant, persuade l'université d'Auburn (Alabama, Etats-Unis) de financer un programme expérimental durant quelques mois. Cet anticonformiste, décrit par son successeur Andrew Freear comme une « personnalité charismatique, immensément lettrée », est convaincu de la nécessité de réformer l'enseignement et la pratique du métier. L'architecte « doit retrouver son rôle politique dans la société et être à l'initiative de la commande au lieu d'attendre que les projets viennent à lui ».
En rupture avec les thèses modernistes, cet homme de terrain revient au sens ontologique de l'acte de construire : « donner à tous un toit doté d'une âme, pour vivre, manger, dormir dans la dignité ».
A l'instar d'un Yona Friedman, ce rural du Sud profond prône une philosophie de la sobriété où la pénurie de moyens génère l'innovation sociale et technique. Pour concrétiser ses idées, l'architecte [...]
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N°260
datant de mai 2017