Sa caserne de pompiers, construite entre 1966 et 1972 à Toulouse, reste l'œuvre majeure de Pierre Debeaux (1925-2001), architecte méconnu dont les réalisations se répartissent à travers l'Occitanie. Admirateur de Le Corbusier, il y exprime son génie des formes complexes.
Ce passionné de géométrie, de mathématiques et de musique a mis en œuvre des surfaces à double courbure, multipliant les voiles minces en paraboloïdes hyperboliques dans des bâtiments en béton aux accents brutalistes. Il a également mené des recherches approfondies sur les structures tridimensionnelles autotendantes et les a mises en application dans plusieurs projets architecturaux ou artistiques, ouvrant la voie à des compositions dynamiques. Redécouverte de cet architecte, dont l'habitat individuel fut le terrain d'expression privilégié.
Etrangement absent des revues d'architecture à sa période la plus créative, les années 1960 et 1970, Pierre Debeaux est resté méconnu en dehors de sa région d'origine, l'Occitanie. « Grand lecteur de Don Quichotte, il suscitait l'admiration chez certains et l'incompréhension chez d'autres »(1) , raconte l'architecte et docteur en philosophie Stéphane Gruet, qui a organisé en 2003 une exposition monographique(2) sur celui qu'il aime à nommer « le petit frère cathare de Le Corbusier ». Né en 1925 à Mazères-sur-Salat, au pied des Pyrénées, Pierre Debeaux entre à l'école des beaux-arts de Toulouse en 1944. Roger Brunerie, architecte en chef de la ville, chez qui il effectue son stage de fin d'études, le prend sous son aile et lui confie la construction de plusieurs écoles élémentaires.
En 1951, alors qu'il n'est âgé que de 26 ans, Debeaux se trouve chargé des travaux d'extension de l'observatoire du pic du Midi de Bigorre, à 2 876 m [...]
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