L’ architecte Peter Zumthor apparaît rarement en public et accorde peu d’interviews, ce qui ne l’a pas empêché de jouir d’une reconnaissance internationale dès les années 90, avec la construction des thermes de Vals en Suisse et du musée d’art de Bregenz en Autriche. Né à Bâle en 1943, il étudie l’ébénisterie puis l’architecture, à Bâle et au Pratt Institute à New York. A l’occasion de la livraison du Mémorial des sorcières conçu avec Louise Bourgeois en Norvège (p. 34), il a accepté d’évoquer ses méthodes de travail : son attachement à la définition du programme, à l’exactitude de la construction, au rôle des émotions et sa conception « spirituelle » de l’architecture.
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Peter Zumthor « le point de départ du projet est l’idée d’usage, d’habitat au sens le plus large. »
- Entretien réalisé et traduit de l’allemand par Astrid Rappel
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Quels sont les principes fondamentaux de votre architecture et pourquoi, selon vous, suscite-t-elle autant d’intérêt, comme l’a démontré l’affluence à votre conférence au Centre Pompidou, à Paris, en mai dernier ?
Peter Zumthor : L’un des fondements de mon travail est mon approche holistique. En tant qu’architecte, ma démarche n’est pas commerciale mais plutôt guidée par un intérêt pour le baukünstlerisch, l’art de construire. Beaucoup d’architectes sont curieux de voir comment j’y parviens, surtout beaucoup de jeunes et d’étudiants, qui sont pleins d’espoir. Mais il y a aussi des gens plus expérimentés qui se disent : « Voilà quelqu’un qui travaille en contact direct avec les bâtiments », et qui se demandent : « Comment fait-il ? » Une autre explication à cet intérêt réside peut-être dans ce qui se dit de moi. On me traite d’hurluberlu, ou d’homme difficile. Tout cela est faux, mais certains ont fabriqué [...]
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N°212
datant de février 2012