Entretien avec jérôme chambaud et edwin herkens L’agence Chambaud architectes défend une approche du projet à la fois contextuelle et systémique. Une position exigeante et rigoriste d’autant plus justifiée qu’elle concerne pour la plupart des programmes très contraints et balisés (résidences sociales et bâtiments de transports). La question de l’architecture pouvant être écartée d’office, comment transformer des mètres carrés banalisés en territoire de projet ? Les systèmes dessinés - le plus souvent tramés - occasionnent une réflexion croisée sur le réglage et le calepinage des plans, coupes et façades, qui conduit à des économies de détails et de matériaux. Des plans dominés par une grille orthogonale mise en place pour optimiser les surfaces, maximiser les relations des utilisateurs entre eux, traiter avec autant d’attention tous les espaces, et enfin libérer le plan de ses limites pour atteindre des niveaux de situations. A la suite d’une visite des principaux projets, tous réalisés dans le Loiret, nous avons mené un entretien avec Jérôme Chambaud et Edwin Herkens, collaborateur intermittent avec lequel il partage son plateau.
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Raisonner en plans
- Propos recueillis par Karine Dana
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L’agence est née de l’association en 1997 de Kira et Samuel Singer, Barbara Chambaud et Jérôme Chambaud. Pour la plupart issus de l’EA Paris-Malaquais, leur expérience s’est forgée à Paris (Jean Nouvel), Zurich (Archipart), Hong Kong (Norman Foster) où Barbara et Jérôme ont passé 12 mois sur le chantier de l’aéroport. De 1997 à 2004, l’agence Chambaud Singer et Cie réalise des bâtiments industriels, résidences sociales, maisons individuelles, espaces commerciaux... Aujourd’hui restructurée en Chambaud architectes, l’agence est organisée autour d’un noyau composé de deux architectes associés, d’un responsable administratif et de deux architectes assistants. Ils partagent leur plateau avec d’autres architectes, Grégoire Diehl, Edwin Herkens, Nicolas Hugon, Stéphane Maupin, ce qui occasionne des collaborations ponctuelles.
Vous avez développé des projets aux contraintes techniques fortes et aux budgets serrés. Quelle méthodologie avez-vous mise en place ?
J. C. Quand nous abordons un projet, nous cherchons avant tout à révéler le potentiel du site dans lequel il s’inscrit et ce en évaluant les limites de son inscription, les plus repoussées possibles. Le projet ne se discute pas en terme d’image figée, ni de point de vue.
Puis, la formalisation du programme débute par une analyse dimensionnelle optimisée de tous ses éléments constitutifs. Cela se traduit par des dessins en plan qui permettent de définir et d’évacuer rapidement de multiples incertitudes quant à l’échelle des composants.
Un canevas sans anecdote se met alors en place comme support, dans un volume théorique qui ne renvoie à aucun désir de forme a priori mais se pose plutôt comme la résultante de toutes les optimisations. Nous travaillons à partir de maquettes « [...]
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N°149
datant de février 2005