Regard de photographe : Camille Gharbi photographe, l’œil d’une architecte (3/4)

St Germain en Laye, mars 2016. « Je cherche par tous les moyens à contacter les architectes, les chargés de communication, les maitrises d’ouvrages, parfois via les réseaux sociaux. En 2014, Benjamin Colboc m’a répondu. Nous avons parlé de photographie qu’il apprécie. Motivée par notre rencontre, j’ai réalisé sans commande, un reportage d’une de leur réalisation, qu’il m’a finalement acheté. L’année dernière il m’a recontacté pour ce lycée de Saint-Germain-en-Laye dont la première phase de travaux venait d’être livrée. Quand j’ai commencé la photographie d’architecture, il me tenait à cœur de faire vivre les bâtiments, qu’ils soient habités, qu’il y ait un rapport à l’humain, la présence de l’utilisateur. Souvent les bâtiments sont inoccupés. Je ne me rendais pas compte de la difficulté à faire vivre un lieu. Il m’arrive parfois de poser dans un coin de l’image pour donner de la présence. Au moment de ce reportage il n’y avait pas encore de mobilier, il n’ y avait que l’espace à photographier. J’ai demandé à l’agence d’être accompagnée et j’ai construit l’image avec l’aide d’un assistant. C’est une mise en scène, une photo composée abstraite et évocatrice. Même s’il est difficile de comprendre l’usage de l’espace, je suis restée cohérente avec le lieu. Il ne s’agissait pas de faire jouer au personnage un rôle impossible, il ne devait pas attirer toute l’intention, n’intervenant que pour valoriser la composition et la dimension de l’espace. Je l’ai positionné comme une verticale qui entre dans la composition. Je l’ai dirigé pour valoriser l’atmosphère. »

Diplômée d’architecture, Camille Gharbi se consacre à la photographie dont elle a fait son métier. Evoluant avec aisance d’un monde à l’autre, toujours dans l’échange et jamais à cours de conversation elle a fait de sa féminité un argument de confiance.

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