Regard de photographe : Camille Gharbi photographe, l’œil d’une architecte (4/4)

Paris, septembre 2015. « La question des réfugiés en France est une problématique que je développe sur le long terme. En 2015, pas très loin de chez moi, un lycée désaffecté a été rouvert par le collectif « la Chapelle debout, » à la suite des évacuations des camps parisiens. Le lycée est devenu un squat organisé, une ruche.… Spontanément j’ai proposé mes services, c’est en parlant avec les gens, en recherche de lien social, qu’ils m’ont finalement demandé des photos d’identité. Plusieurs fois par semaine, je venais les photographier. Je me suis liée avec cette communauté, afghane, qui vivait dans cette salle de classe. De fil en aiguille j’ai photographié leur installation, leur vie dans ce moment précis de leur migration. Certains se connaissaient, d’autres sont arrivés. J’ai photographié la résilience, l’appropriation du lieu. Fascinée par l’organisation jusqu’a la répartition des espaces, de cuisine, de jeu, de couchage, j’ai documenté la façon d’habiter, l’attente de la demande d’asile. Dans cette image je décris une ambiance, je ne focalise pas sur les visages. Une composition par touches de couleurs qui se répondent. Un héritage de ma formation d’architecte. La composition est une clé d’entrée pour comprendre un espace et une image, c’est une manière de regarder les choses. »

Diplômée d’architecture, Camille Gharbi se consacre à la photographie dont elle a fait son métier. Evoluant avec aisance d’un monde à l’autre, toujours dans l’échange et jamais à cours de conversation elle a fait de sa féminité un argument de confiance.

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