Regard de photographe: les voyages en utopie de Cyrus Cornut

La ville, lieu de rassemblement et de changement, nourrit l’imaginaire de Cyrus Cornut qui en a fait l’un de ses terrains de jeu favori. Au regard de ses photographies, l’urbain dont la photogénie est confirmée, est une source riche d’interprétation et d’expériences visuelles. De l’exploration des paysages de banlieue d’Île de France jusqu’aux villes d’Orient ou d’Extrême-Orient, il traduit des signes graphiques qui sont autant d’outils narratifs qu’il s’approprie. « Chaque ville a ses caractéristiques et la « bonne » image est tributaire de la rencontre émotionnelle ».

Cyrus Cornut s’efforce de rendre intelligible l’expérience sensible du terrain. Pour cet architecte de formation, l’exercice du regard est une réflexion préalable à ses projets personnels. Au fil du temps, ses photographies, à la chromie électrisée par les lumières artificielles, s’apaisent et prennent des allures d’estampes. Les scènes nocturnes, capturées appareil au poing, laissent peu à peu place à une photographie posée, cadrée par sa chambre grand format 4x5. Les paysages de Chongqing en Chine, de sa dernière série, aspirent l’observateur et le plongent dans un monde aussi inquiétant qu’envoutant. Sa photographie propose une vision du monde qu’il transmet avec une écriture-signature très plastique. Il navigue entre imaginaire et réalité et livre des témoignages qui font dialoguer l’intime et le politique.

Site de Cyrus Cornut

La Série « Chongqing, sur les quatre rives du temps qui passe » est exposée jusqu'au 29 avril 2018 dans le cadre des 28e itinéraires des photographes voyageurs, Marché de lerme, Place de Lerme, Bordeaux