Regard de photographe: Samuel Hoppe, ou les rêveries d'un promeneur solitaire (1/4)
- Karine Guilbert
- Photographie d'architecture
Chaque semaine, AMC donne la parole à un photographe d'architecture pour commenter l'une de ses prises de vues. Invité de cette série: Samuel Hoppe
Manhattan, mars 2011. "Fin mars, en vacances à New York pour une semaine, je traversais le pont de Brooklyn vers Manhattan sans but précis. L’esprit libre, mon regard s’est arrêté sur cet ensemble de logements aux lignes régulières, d’une géométrie invariable qui se dessinait sur fond de ciel blanc, affirmant la couleur de la brique. La hauteur du pont offrait l’opportunité de photographier ce que l’on ne voit pas habituellement. Le haut des bâtiments, sans effet de contre-plongée qui écrase et subordonne l’observateur. Dans l’axe de la composition du bâti, l’œil est emmené vers le point de fuite en butée sur une façade et par effet de ricochet est ramené au premier plan. Une élévation frontale, quadrillée par les fenêtres toutes identiques. La répétition, sans variation, forme une grille qui emporte dans l’abstraction. Dans un second temps, le regard se perd dans les détails de chacune des fenêtres pour imaginer la vie logée derrière. Des ouvertures sur des hypothèses de vies, un appel au songe."
Depuis l’enfance, la photographie accompagne Samuel Hoppe. Né à la montagne, à la frontière Suisse, il regarde la ville comme il regarde un paysage. Rendu disponible par ses balades solitaires, il se laisse immerger dans son environnement, pour restituer le réel dans un ailleurs. Après des études de sémantique il s’est tourné vers le monde du livre pour devenir libraire. Il a ouvert VOLUME à Paris.