Regard de photographe: Samuel Hoppe, ou les rêveries d'un promeneur solitaire (3/4)
- Karine Guilbert
- Photographie d'architecture
Chaque semaine, AMC donne la parole à un photographe d'architecture pour commenter l'une de ses prises de vues. Invité de cette série: Samuel Hoppe
Paris, juin 2016. "Juin 2016, pendant les inondations, la Seine était sortie de son lit, les arbres faisaient rivage, les quais engloutis par le fleuve laissaient entrevoir une ville moins maitrisée. Je photographiais depuis un pont l’ancienne préfecture du bd Morland qui émergeait de toute sa hauteur au dessus du paysage rendu sauvage. Elle apparaissait comme une forteresse sur son île. J’ai réglé la composition de la photographie, en trois tiers. Les lignes horizontales, les couches successives des matières et couleurs, le ciel, le végétal et l’eau au premier plan. Le rythme rigoureux de la façade quadrillée domine le fleuve, opposant la nature au bâti. C’est sur ces choses là que je m’arrête, en respectant une règle sans y penser. La composition installe l’observateur pour le rendre disponible, laissant libre cours à la rêverie. Un paysage de science fiction où la nature reprendrait le dessus. Une vision de catastrophe, ici l’inondation."
Depuis l’enfance, la photographie accompagne Samuel Hoppe. Né à la montagne, à la frontière Suisse, il regarde la ville comme il regarde un paysage. Rendu disponible par ses balades solitaires, il se laisse immerger dans son environnement, pour restituer le réel dans un ailleurs. Après des études de sémantique il s’est tourné vers le monde du livre pour devenir libraire. Il a ouvert VOLUME à Paris.