Regard de photographe: Samuel Hoppe, ou les rêveries d'un promeneur solitaire (4/4)
- Karine Guilbert
- Photographie d'architecture
Chaque semaine, AMC donne la parole à un photographe d'architecture pour commenter l'une de ses prises de vues. Invité de cette série: Samuel Hoppe.
Paris, juin 2015. "En balade à Paris, proche des escaliers de Montmartre, je me suis arrêté sur ce chantier pour la grille de l’étayage sur les murs. Une rupture dans le tissu urbain, un changement de rythme. Je cherche les compositions ordonnées et rigoureuses. A la manière de Gerhard Richter, qui m’a influencé, mes photos font naître autre chose que le sujet lui même. Dans cette photographie la profondeur est limitée par un mur. Au delà du mur, on devine un arbre, seul signe de vie. Une histoire est amorcée. J’ai grandi proche des frontières, ce sont des possibilités qui s’ouvrent, paradoxalement ! Je ne photographie que les gens avec lesquels j’ai une grande proximité. J’ai besoin d’une intimité. J’ai besoin de calme. Je préfère les paysages, peut-être parce que l’humain est plus fugitif. Venir en ville c’était aussi y trouver toute les opportunités possibles, y compris l’anonymat. La ville est une palette qui me permet de travailler une abstraction."
Depuis l’enfance, la photographie accompagne Samuel Hoppe. Né à la Montagne, à la frontière Suisse, il regarde la ville comme il regarde un paysage. Rendu disponible par ses balades solitaires, il se laisse immerger dans son environnement, pour restituer le réel dans un ailleurs. Après des études de sémantique il s’est tourné vers le monde du livre pour devenir libraire. Il a ouvert VOLUME à Paris.