Réinventer Paris, l'éloge funèbre de la commande publique urbaine?

Réinventer Paris, l'éloge funèbre de la commande publique urbaine?
© Ville de Paris - Réinventer Paris

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Lancé par Anne Hidalgo en novembre 2014, Réinventer Paris a couronné 22 lauréats en février 2016. Au total, 372 équipes venues du monde entier étaient candidates à cet appel à projets urbains d’initiative publique, mais comptant sur l’inventivité de la maîtrise d’ouvrage privée et des architectes pour transformer la ville. La mairie de Paris assure que, dans cette version améliorée d’une consultation sur charges foncières, le caractère innovant de la proposition a primé sur ses atouts financiers. Il en résulte une sélection de projets tous plus verdoyants les uns que les autres mais qui, contrairement à ce que suggèrent leurs chatoyantes perspectives, relèvent d’une créativité formelle toute relative. Sur le fond, en revanche, certains se distinguent par des montages originaux et des usages cohérents. Si l'annonce des résultats de cette procédure iconoclaste a fait éclater une vive polémique sur la rémunération - non encadrée par le règlement de la consultation - des architectes concepteurs par les promoteurs mandataires des équipes candidates, le débat n’est, en réalité, que le symptôme d’une époque marquée par la privatisation grandissante de la commande publique. Celle-ci impose de questionner plus largement le rapport entre architecte et promoteur, et la légitimité d’une procédure qui fait déjà école: les rives de la Seine s’apprêtent, elles aussi, à être "réinventées".


 

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  • Nicolas HOURDIN Architecte associé PIXEA architecture

    PIXEA architecture est une agence parisienne systématiquement exclue de la production architecturale intra-muros. "Réinventer Paris" nous a autorisé à "penser" la ville dans laquelle nous évoluons tous les jours sur un pied d'égalité avec les agences qui se partagent habituellement le gâteau. La mairie aurait pu cependant, pour un montant total de 8 625 euros TTC (375 équipes *23 euros) faire le geste d'offrir 1 catalogue à chaque équipe...

  • Catherine Henry Conseillere municipale

    C'est pour pour moi un exemple de la communication de socialistes incapables et cachant derriere des mots , en general pompeux , leur difficulte a repesenter ceux qui les ont elus ,qui les remunerent. "ils ne savent pas ": qu'ont ils appris a l'ecole?ou est leur pensee , leur imaginaire? Ceux qui ont lutte contre la voiture a Paris ont generalement voiture et chauffeur... C'est facile quand on est mobile et jeune,de proner les transports en commun,le velo.. Les services municipaux sont en grand nombre ! il est vrai que la simplification administrative a peut etre complique leur tache. Alors , mettez vous au boulot et travaillez le dossier!

  • Philippe JONVILLE Architecte DPLG

    L' arrivée des PPP sur les marchés des communes , communautés diverses, régions, Etat a été la porte ouverte à diverses participations architecturales sous les mains mises de grosses sociétés aux capacités de financement supérieures , avec toutes les facilités de se décharger des montages financiers, de concours ,de maîtrise d’oeuvre , pour les Maîtres d’ouvrage en "commandant "un "projet package " à paiement différé à perte ..de vue…De la consommation pure et dure à l’image de la Société d aujourd'hui et malheureusement de demain où le Pouvoir de l' Argent brille de plus en plus… Que faire pour changer cette mauvaise donne?……

  • antoine perrau

    Le débat peut sans doute porter sur la paupérisation de la commande publique, mais qu'y pouvons nous réellement? Par contre la valorisation du travail de l'architecte dans la commande privée, est une vraie question.Le chantage "tu auras la mission si on gagne la consultation" ne parait pas équitable. Praticien et enseignant à l'école d'architecture de la réunion, j'essaie de transmettre la notion de projet et de créativité qui fait une des spécificités de notre travail. Or si nous donnons nos idées, de quoi allons nous vivre et sommes nous crédibles si on laisse à penser que cette partie fondamentale de notre travail puisse être gratuite? Accepter "d'investir" sur un concours privé ne devrait pouvoir se faire qu'avec la notion de retour sur investissement, c'est à dire une prise de part dans le projet et ses bénéfices escomptés, au delà de la rémunération de notre travail inclus dans les missions de l'architecte. A défaut des règles d'indemnisation minimales devraient s"imposer aux concours privés. Mais je dois être un doux rêveur, pourquoi appliquer à l'architecture des règles qui semblent évidentes au développement de n'importe quel autre projet industriel, un partage des risques au pro rata d'un partage des bénéfices (ou pertes) escomptées....

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