Réinventer Paris, round 2, c'est parti!
- Margaux Darrieus
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Fort du succès de la première édition de son appel à projets urbains innovants, la mairie de Paris lance le deuxième "Réinventer Paris". Au programme: 34 sites, propriétés de la ville ou de partenaires privés, ouverts à l’inventivité de la maîtrise d’ouvrage privée et des architectes. Parkings, station de métro fantômes, ancien bowling… ont été regroupés dans un objectif: révéler le potentiel des sous-sols de la capitale.
Pour cette deuxième édition de "Réinventer Paris", la grande récolte de projets urbains innovants lancée par la mairie de Paris, les règles du jeu n'ont pas changé. La ville compte toujours sur la maîtrise d’ouvrage privée pour transformer, avec des équipes pluridisciplinaires composées d'architectes, d'investisseurs, de groupes d’habitants et de start-up de tout poil, 34 sites glânés aux quatre coins de la capitale. Elle s’engage à les vendre, non pas au plus offrant, mais au plus "innovant", c'est-à-dire à celui qui favorise la mixité programmatique; développe une offre immobilière attractive; imagine des montages financiers originaux; implique les usagers, etc. Cette procédure d'aménagement iconoclaste, inventée par la municipalité, a déjà essaimé en France ("Réinventer le Seine", "Inventons la métropole du Grand Paris") et le fera bientôt à l'étranger (un appel à projets porté par le C40, réseau mondial des grandes métropoles qui luttent contre le dérèglement climatique, doit être bientôt lancé). Mais, nouveauté de la deuxième édition, Jean-Louis Missika, adjoint à la maire de Paris chargé de l’urbanisme, de l’architecture, des projets du Grand Paris, du développement économique et de l’attractivité, a convaincu des grands propriétaires privés de se mêler à la danse. Il faut dire que Réinventer Paris II, lancé sur le thème "Les dessous de Paris" et s'intéressant aux souterrains de la capitale, est une occasion en or pour des propriétaires fonciers comme la RATP ou la SNCF de valoriser des sites complexes. C'est aussi, ouf, un sujet qui devrait préserver le public de la choucroute verte qui habille les projets récoltés lors de la première saison de l'appel à projets.
Enchères
Au menu 2017 de Réinventer Paris, notamment, trois des fameuses stations de métro fantômes qui ponctuent le réseau de transport public francilien (Saint-Martin sur les lignes 8 et 9, Champs de Mars sur la 8, Croix-Rouge sur la 10). Propriétés de la RATP, elles sont fermées depuis la Seconde Guerre mondiale mais servent aujourd'hui à la maintenance. Des terrains de jeu séduisants pour les architectes, d'autant que Réinventer Paris ne doit pas empêcher le métro d'y passer. Autre partenaire privé, la SNCF a ouvert à la concurrence la fameuse gare des Gobelins (Paris XIIIe arr.), plateforme logistique de quelque 74000 m2 étalés sous la dalle des Olympiades, qui doit déjà faire saliver les promoteurs... Renault a également fait les fonds de tiroirs et propose à la réinvention un ancien garage de 5500 m2 dans le XIe arrondissement. En réalité, tous ces sites sont convoités depuis longtemps. On espère donc que Réinventer Paris ne sera pas uniquement un moyen de faire monter les enchères. "Les partenaires privés se sont engagés dans des démarches partenariales avec la ville", a assuré Jean-Louis Missika lors de la présentation des sites au pavillon de l'Arsenal, le 23 mai 2017. La ville, quant à elle, ouvre à la concurrence des terrains originaux: sous-face de viaduc et de boulevard périphérique, tunnel routier, caveau, parc de stationnement automatisé (des opérateurs privés de parking devraient d'ailleurs rejoindre bientôt l'appel à projets), ou encore l'ancienne discothèque La Main jaune (Paris XVIIe arr.).
Engagements
"Nous demandons l'interdisciplinarité des équipes et des propositions de mixité des usages et des populations. En contrepartie, la destination des sites est laissée libre et nous nous engageons à d'abord choisir les lauréats sur des critères qualitatifs, avant ceux financiers", a rappelé Jean-Louis Missika. Sur ce point, le règlement de la consultation est explicite: "la spécificité de l’appel à projets réside dans le fait que le porteur de projet définit lui-même les éléments de son projet sur lesquels il s’engage et le niveau de son engagement. Ces engagements seront partie intégrante des actes de transfert de droit et s’appliqueront sur une durée déterminée". Par ailleurs, tirant les leçons des failles d'une première édition longue et exigeante pour les équipes candidates, la ville a décidé de réduire à deux le nombre de phases de la compétition, promettant ainsi que seules les équipes retenues iront plus en profondeur dans leurs projets. "Au stade de la manifestation d’intérêt, les perspectives ne sont pas admises", précise le règlement. En revanche, toujours pas d'encadrement de la rémunération des concepteurs des projets par les mandataires des groupements candidats, mais une obligation de transparence dès le début: "pour chacun des membres de l'équipe seront explicités ses missions, ses apports au projet, ses durée et période d’intervention selon les phases du projet et le mode d’intervention. Les modalités de travail et de contractualisation projetées au sein de l’équipe seront précisées (rémunération, prise de participation au futur projet, etc.)."
Date limite de rendu des manifestations d'intérêt, le 15 novembre 2017.
Les 34 sites ouverts à la concurrence dans Réinventer Paris II, "Les dessous de Paris". © Ville de Paris
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REINVENTER-POURRIS
Le 23/05/2017 à 17h47Pour ceux qui n'auront pas le temps il reste www.reinventerpourris.fr ! Réinventerpourris c'est réinventer pour rire, là non plus on sera pas payé mais au moins on va se marrer.