Entre 1969 et 1971, l'architecte Roland Simounet signait la réalisation d'un groupement de quatre maisons de vacances sur l'île de Beauté. Éloge du matériau brut, cette réalisation puise ses références spatiales et techniques dans les formes d'un vernaculaire méditerranéen. D'un grand dépouillement de moyens, ces architectures domestiques du sud apparaissent aujourd'hui comme un véritable manifeste environnemental. Soucieux d'un écosystème naturel et attentif aux activités des usagers, Simounet y dévoile une démarche constructive pragmatique et minimale. Par le métissage de lieux de villégiature avec un habitat d'allure rudimentaire, et grâce à la mise en place d'une étroite relation entre paysage et architecture, il parvient à prodiguer du sens à ce morceau de territoire méditerranéen.
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Roland Simounet Maisons de vacances en Corse
- Par Samuel Lacaille*
- Actualités
Première maison, 1968-1969 (détruite). Ci-contre. Le deuxième ensemble (1971), implanté dans la pinède, regroupe trois constructions. En haut. Volume des chambres sud ayant subi des transformations. En bas. Volume des chambres ouest dans son état quasiment original.
Des quatre habitations pour la villégiature, bâties à Ghisonaccia en Corse par l'architecte Roland Simounet, entre 1969 et 1971, il en subsiste deux, tapies à l'ombre d'une pinède, face à la mer Tyrrhénienne. Icônes du mouvement brutaliste français de la fin des Trente Glorieuses, établies sur le domaine de Pinia, elles sont pourtant considérées par l'histoire contemporaine comme des œuvres disparues. Aujourd'hui bardées d'oripeaux constructifs, transformées ou détruites, elles doivent à leur iconographie d'avoir perduré dans la mémoire du patrimoine architectural. Simounet affirmait que la première maison de plage avait « valeur de prototype »(1). Ironie du sort, cette dernière a disparu et n'a jamais été localisée avec précision.
Postérieures à la carrière algérienne de l'architecte, ces maisons sont les héritières de son apprentissage de l'habitat minimum, acquis lors d'enquêtes sociales sur l'habitat spontané algérois. [...]
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N°241
datant de avril 2015