Sauna d’été Fiskars, Finlande

Issu du travail de fin d’études de la section « Wood Program », ce projet acquiert une grande valeur symbolique et constructive, en dépit de sa taille très modeste. Sur une emprise de moins de trente mètres carrés, l’architecte promu et ses compagnons ont élaboré un bâtiment didactique dans trois domaines. D’une part, ils ont matérialisé le programme traditionnel du sauna avec légèreté et précision : au premier abord, le volume semble tenir de la cabane rudimentaire, mais une efficacité indéniable émane du plan centré autour du poêle. D’autre part, le thème du passage est développé en de courtes séquences qui, depuis le premier emmarchement jusqu’au cœur de l’édifice, s’enchaînent avec une fluidité à peine interrompue par la manœuvre de la porte coulissante. Enfin, en utilisant une seul type de planche, les concepteurs démontrent le potentiel de l’assemblage et de la trame. Le matériau choisi est la planche d’achelin ou de voligeage de 25 x 100mm. Il est assumé avec ses faces brutes en parement extérieur et il est raboté sur le côté intérieur de l’édicule. Tenues par des clous galvanisé à chaud, les planches sont croisées pour créer des résilles structurelles, et superposées pour former des parois ajourées ou étanches. La claustra d’entrée ne comprend que trois couches de bois, alors qu’au dos du foyer central, la cloison atteint quinze centimètres d’épaisseurs et la face vue est parfaitement lisse. L’ensemble est couvert d’une nappe de quatre lames superposées, suivant une déclinaison de la construction des façades : cette fois-ci les planches forment d’abord une surface continue « nervurée » avant que les deux couches supérieures ne soient posées perpendiculairement. Les débords successifs accentuent la finesse de la couverture, alors que la petite taille du projet autorise de se passer d’écoulements spécifiques.

Démonté à deux reprises, le sauna d’été a été monté une troisième fois au bord de la rivière Fiskars, dans le Golfe de Finlande. L’enroulement de la paroi porteuse qui constitue en une seule ligne l’ensemble des espaces de l’édifice évoque la boucle naturelle formée par le copeau ou l’épluchure. C’est de cette allégorie qu’est venu le nom du projet, Lastu, qui signifie copeau en finlandais.