SIMONE PROUVÉ, FIL APRÈS FIL - Livre

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Formée aux techniques du tissage à Paris, en Suède et en Finlande, Simone Prouvé se définit comme une lissière. Pourtant, la première monographie qui lui est consacrée témoigne de la richesse de son œuvre, dans sa dimension artisanale et artistique, son rapport à la matière et à l'espace, sa confrontation à l'industriel.

Fille de Jean Prouvé, Simone Prouvé a dès son plus jeune âge côtoyé nombre d'architectes et designers de renom, qui ont indirectement contribué à sa formation et à sa manière d'appréhender le monde. Elle le dit elle-même : « J'ai eu la grande chance d'être en rapport avec l'architecture, sans avoir fait d'études en architecture. » Pendant vingt-cinq ans, avec son mari, l'artiste André Schlosser, qui apporte une grande créativité dans le choix des couleurs et dessine les cartons qu'elle interprète librement, elle a participé à une quarantaine de réalisations pour les architectes Shadrach Woods, Maurice Silvy, Bernard Zehrfuss, Charlotte Perriand, Annie Tribel, Robert Rebutato, l'AUA, Yves Moignet, Richard Dubrulle, Bernard Taillefer, Jean-Louis Lotiron, Jean Deroche… notamment en réalisant des tapisseries géantes. Oscillant entre le design, l'architecture et une recherche d'abstraction pure, c'est dans les années 1990, à 60 ans, qu'elle se lance en solo dans le tissage des fils non feu, des fibres aramides et métalliques. Une innovation qui interpelle des architectes comme Reiko Hayama, Rainer Senn, Claude Parent, Christian de Portzamparc, Odile Decq, avec laquelle elle collabore pour le Macro à Rome, associant de l'inox tissé et du verre. Comme le souligne cette dernière : « Ce n'est pas le tissage qui définit son travail, c'est comment elle l'interprète, le transforme, y insère de la matière. »

  • SIMONE PROUVÉ, TISSER LA LUMIÈRE, Muriel Seidel, préface de Céline Saraiva Editions Selena, 228 p., 2023, 48 €.

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