Une anthologie du gonflable
Pour autant, architectes, artistes et designers n’en finissent pas de redécouvrir cette technologie faussement simple et souvent amusante. Si cette dernière a occupé une place importante dans l’aviation, elle a, au cours de la seconde moitié du XXe siècle, été à l’avant-garde de mouvements architecturaux. Les 200 oeuvres sélectionnées ici sont une invitation à un voyage dans les mondes de l’architecture, du design, de l’art, et même de la mode, depuis les années 1960. Peu onéreux et produit en masse, le plastique ouvre alors le champ des possibilités dans le domaine des structures gonflables, que nombre de groupes d’architectes expérimentent pour s’opposer aux conventions de l’architecture traditionnelle. Ainsi de Coop Himmelb(l)au et Haus-Rucker-Co en Autriche, Ant Farm aux Etats-Unis, ou Archigram aux Royaume-Uni. Le mobilier n’est pas en reste, en particulier les assises, comme en témoigne le célèbre fauteuil Souffle, de Zanotta. Tandis que les structures à membrane unique restent de l’ordre du temporaire, la mise au point de parois doubles a permis l’élaboration de constructions pérennes destinées à des structures pneumatiques composites tels les panneaux en ETFE. De l’Allianz Arena d’Herzog & de Meuron à Munich jusqu’au Shed de Diller Scofidio+Renfro, qui vient d’être inauguré à New York, ce matériau durable, léger, polyvalent, résistant et transparent séduit les concepteurs. Dans un tout autre registre, sont également pointés l’instantanéité et le faible coût de ces produits qui répondent à des situations d’urgence. A l’ère du numérique, les objets gonflables ont de multiples possibilités de développement et d’usage futur. A l’occasion d’un concours organisé par la Nasa, l’agence Foster+Partners, gonflée, a même créé un habitat conceptuel et modulaire pour Mars !
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Bubbletecture, Architecture et design gonflablesSharon FrancisEditions Phaidon, 288 p., 250 ill., 2019, 22,95 €.