Au Pavillon de l’Arsenal à Paris, un catalogue de solutions pour revaloriser l'existant

Des maquettes du futur projet, au-dessus de photos d’antan du lieu où il prendra place. Chaque exemple est mis en avant de la sorte, sur les deux niveaux de l'exposition "Conserver Adapter Transmettre" présentée au Pavillon de l’Arsenal, à Paris. Après avoir épluché les permis de construire parisien déposés depuis 2020, le Pavillon s’attache dans cette exposition, aux projets qui partent « du diagnostic pour envisager l’avenir, du volume pour définir un programme, du stock pour qualifier les travaux, de l’énergie pour projeter le volume ». En somme, « tous cherchent par la transformation à émettre moins de carbone », invite à réfléchir Alexandre Labasse, architecte et commissaire de l’exposition. Comment acclimater et ouvrir un îlot haussmannien en gardant son identité ? Peut-on habiter un parking ? Convertir un bâtiment monofonctionnel en programme mixte ? Autant de questions dont des débuts de réponses sont à découvrir, comme celle-ci : « 50 % des projets deviennent des programmes mixtes », avance Alexandre Labasse. Ces transformations conjuguent les principes de résection, de réparation et de rationalisation constructive. La promesse de constructions capables de faire face au réchauffement climatique et à la raréfaction des ressources conjugue simultanément trois engagements : conserver, adapter, transmettre. Le but étant, avec cette exposition, de « montrer l’avant/l’après » dans un souci de pédagogie et de preuve par l'exemple.

Des changements durables

À travers l’analyse de 44 projets de rénovation, réhabilitation, reconversion, l’exposition et son catalogue rendent compte de ces modes de fabrication, conjuguant enjeux climatiques et volontés patrimoniales. Par exemple, dans les anciens garages transformés : « la rampe est parfois cassée pour créer des cours ou des patios afin d’éclairer » logements, bureaux etc. Garder la rampe dans des espaces de coworking permet au contraire, de faciliter la rencontre entre les occupants des étages. En quête de durabilité et de performance énergétique, les projets réinvestissent des dispositifs spatiaux ancestraux pour leurs qualités environnementales intrinsèques : des façades plissées permettent de se protéger du soleil, des cheminées ventilent, de grandes hauteurs sous plafond rafraîchissent, des espaces traversants améliorent l'aération, des patios éclairent… Et in fine, « 100 % des projets participent à la revégétalisation de la ville », insiste Alexandre Labasse. L’utilisation d’une pluralité de matériaux privilégiant les filières sèches, bio et géosourcées permettant de réduire les nuisances, de diminuer l’impact des constructions, et d'augmenter le recours au réemploi d’éléments directement déconstruits sur site ou déposés à côté -comme le matériel de chauffages, « qui sont d’ailleurs catalogués et prêts à l’emploi ». Le Pavillon de l’Arsenal sera lui-même transformé dans les mois à venir, avec l’installation d’une cour ouverte en fond et quelques travaux.

• Exposition "Conserver, Transmettre, Adapter"
• Commissariat scientifique : Pavillon de l'Arsenal, Alexandre Labasse, architecte, directeur général avec Jean-Sébastien Lebreton, architecte, responsable des expositions
• Jusqu'au 5 mars 2023
• Pavillon de l'Arsenal, Paris
• www.pavillon-arsenal.com