Concours pour la gare de Nantes (1/5) : la canopée en BFUP de Rudy Ricciotti, lauréat
- M.D.
- 30/11/2015 à 07h00
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- Béton
- 44 - Loire-Atlantique
Le marché de conception-réalisation pour la rénovation de la gare de Nantes, projet de 36 millions d’euros HT de travaux (avec honoraires), a été attribué au groupement composé de Demathieu Bard (mandataire) et de l’architecte Rudy Ricciotti, associé aux Nantais Forma6. Quatre autres équipes ont répondu au concours : les entreprises Razel-Bec (mandataire) et Joseph Paris avec l'agence Richez_Associés et Lavigne Cheron Architectes ; GTM Ouest (mandataire) et ETPO - Soletanche associées à Enia architectes et GMP Architekten ; BESIX (mandataire) et Legendre avec Dietmar Feichtinger Architectes ; Quille construction (mandataire) et Bouygues TP avec Marc Barani. AMC vous propose de découvrir chacun des projets remis. Aujourd'hui, la proposition lauréate conçue par l'architecte du Mucem : un élégant bâtiment-pont de 160 mètres de long tout en BFUP qui reliera le quartier d’affaires EuroNantes au centre historique de la ville. Livraison prévue à l'été 2019.
La transformation de la gare de Nantes en un pôle d’échange multimodal (PEM) constitue une vraie ambition pour l’agglomération. Rudy Ricciotti propose de le concrétiser par la création d’une nouvelle rue en surplomb des voies ferrées. Une “mezzanine” entièrement vitrée de 160 m de long, 25 m de large et 18 m de haut vient se poser entre les deux gares existantes, au nord et sud du faisceau ferroviaire, formant un lien transversal entre deux quartiers forts, le cœur de ville ancien d’un côté et Euronantes gare/Pré Gauchet, quartier d’affaires en plein essor de l’autre. L’originalité de ce projet est d’aller au-delà du programme en proposant des surfaces supplémentaires pour rééquilibrer les deux polarités.
La mezzanine se pose sur la gare nord datant de 1968, au niveau du R+2. Au sud, le hall datant de 1989 est détruit et remplacé par un volume unitaire, jumeau du bâtiment nord. La mezzanine présente le même porte-à-faux à ses deux extrémités, annonçant l’entrée et la connexion aux circulations verticales. Sa largeur constante ne privilégie aucun côté ni aucun quartier, une manière de renforcer l’idée d’une gare homogène.
Salle des pas-perdus
L’installation de la mezzanine au niveau R+2 permet de contourner les problématiques sismiques, de conserver le R+1 d’environ 1 000 m² existant au nord et ainsi, de ne pas construire d’extension au nord-ouest pour préserver une réserve foncière autorisant l’évolution du PEM. Au-delà du programme, et grâce à l’économie réalisée sur l’extension au nord, la mezzanine peut être plus largement dimensionnée, proposant 2 200 m² de surface de transit. Conçue comme un seul grand hall sur plusieurs niveaux, sans distinction de départ ou arrivée, la mezzanine devient une vaste « salle des pas perdus » reprenant la typologie des grandes gares classiques et offrant une continuité depuis les halls originels et vers les quais. Créer un vrai cœur de gare – et non pas une simple passerelle - permet d’en faire un lieu de vie, mariant la fluidité des flux voyageurs et l’activité commerciale.
BFUP et ETFE
La mezzanine, réalisée en charpente métallique sur un sol en béton, sera entièrement vitrée sur 5,5 m de haut et protégée de la pluie par des coussins ETFE translucides de 4 m x 15 m. Perchée au-dessus des voies grâce à 18 « poteaux-troncs » (deux par quai) tous différents, elle est conçue comme une allégorie de la cabane dans les arbres. Image renforcée par le prolongement à l’intérieur de la structure en des formes organiques, arborescentes qui soutiennent une canopée. Structure et canopée seront réalisées en BFUP.
- Marché de conception-réalisation
- Maîtrise d’ouvrage : SNCF Gare & Connexions
- Maîtrise d'œuvre : Demathieu Bard, entreprise mandataire ; Rudy Ricciotti, Forma6, architectes ; Lamoureux et Ricciotti, BET structure ; Berim, BET fluides ; Agi2d, BET HQE ; Acouphen, BET acoustique ; ADP-i, flux