- Accueil >
- Agenda >
- Exposition
De retour de la Fiac: allées de Galeristes selon Dominique Perrault
- Laure Carsalade
- 29/10/2019 à 07h00
- 75 - Paris
- Dominique Perrault
- Exposition
- Galerie
Pour Dominique Perrault et Gaëlle Lauriot-Prévost, le Salon des Galeristes au Carreau du Temple est un jeu: ils en assurent depuis quatre ans la scénographie avec un enthousiasme constant. L'inauguration du nouvel aménagement s'est tenu -fait nouveau- pendant la Fiac.
Articles Liés
De retour de la Fiac: la fibre intelligente par Google au Mobilier National
De retour de la Fiac: du mobilier nomade au Grand Palais
Équerre d'argent 1990 / Dominique Perrault – Hôtel industriel – Paris XIII
La rencontre de galeristes indépendants au Carreau du Temple était un moment privilégié, parallèle à la Fiac, en octobre 2019. Les éclaireurs de la scène artistique contemporaine sont sortis du cadre habituel de leurs murs blancs pour s’exposer dans un paysage commun partagé. Ainsi le décor était-il posé par son initiateur Stéphane Corréard, qui estime que «80% du succès des Galeristes vient de sa scénographie» signée DPA, Dominique Perrault architecture.
Un parcours de porosités
Dans la grande nef redécoupée par les architectes après recueil des attentes particulières de chacun des galeristes, tout porte à l’échange, à la proximité. La scénographie de Perrault/Lauriot-Prévost ne se présente pas comme un alignement de rangées de salon, ni comme un objet prétentieux. C’est un parcours à la géométrie «extensible», fait de transparences. A travers les modules de métal -conçus initialement pour l’industrie-, se devine le paysage au-delà de l’exposant. Ce décor amorce un dialogue qui tend à désacraliser le marché de l’art, crée un univers de porosité d’autant plus invitant. On le traverse ainsi qu’un labyrinthe duquel on sort avec le plaisir d’avoir vu en se laissant porter, et avec l’assurance d’avoir rencontré sur 1800m2 quarante espaces distincts.
Dispositif des réserves
Ce dispositif monomatière solide rappelle celui des réserves qui abritent les trésors des musées, à la manière d’un appel au collectionneur qui saura repérer la valeur montante. Système de construction modulaire simple au montage remarquablement rapide (24h pour habiter l’espace avant ouverture), il ne lasse pas. Il se répète dans une largeur standard de 150cm et une hauteur constante, avec des variantes situées dans l’organisation intérieure des éléments (murs, rayonnages, alcôves, tiroirs ou racks, au libre choix des galeries). Des éclairages de lampes Gras (DCW Editions), des tubulaires fluos (Sfel) ponctuent ces structures sur roulettes, esthétiques à vide et capables de passer au second plan au moment de l’ouverture au public. Dernier avantage pour son commanditaire, le principe "zéro déchet". Une partie des pièces est conservée et stockée d’une année sur l’autre, quand le reste est mise en vente à la fermeture des portes. Au final, l’opération est assez économe et très efficace. En prolongement de ces espaces de ventes, une typologie de structures coordonnées, mais à fond blanc en clin d’œil aux cimaises, cerne encore ce projet. Exposition dans l’exposition nommée Anthologie de l’art français, elle faisait courir le regard sur 16 artistes historiques en "solo show".