Diébédo Francis Kéré, en pleine nature à la Serpentine Gallery
- Margaux Darrieus
- 12/04/2017 à 07h00
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C'est à l'architecte burkinabé Diébédo Francis Kéré que la très sélecte Serpentine Gallery a demandé de concevoir son pavillon éphémère, pour la saison 2017. La structure s'installera dans les jardins de Kensington, à Londres, du 23 juin au 8 octobre 2017.
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Depuis son lancement en 2000, le rendez-vous annuel londonien est aussi couru des amateurs d'architecture anglais... que des starchitectes du monde entier. Etre invité par la Serpentine Gallery, par Hans Ulrich Obrist, son célèbre directeur artistique, et Yana Peel, sa directrice générale, à concevoir le pavillon estival de l'institution constitue une belle marque de reconnaissance, qui propulse dans les rangs très serrés des stars mondiales de l'architecture. Car la liste des concepteurs qui se sont prêtés à l'exercice a de quoi faire saliver les métropoles les plus avides de grandes signatures. Zaha Hadid, Rem Koolhaas, Herzog&de Meuron, Jean Nouvel, Sou Fujimoto, SANAA… ont tous conçu un pavillon éphémère dans les jardins de Kensington, livrant alors leur première réalisation londonienne -c'est la règle pour être invité. Après le bling-bling Bjarke Ingels et son empilement sophistiqué de briques diaphanes en 2016, c'est au tour de l'humaniste Diébédo Francis Kéré de jouer à l'architecture temporaire, en créant une construction spectaculaire dont les premières images ont été révélées.
Ombre, eau et lumière
La petite structure circulaire, vouée à abriter des événements culturels, est inspirée de l'arbre qui sert de point de rencontre dans la maison natale de l'architecte au Burkina Faso. Le "tronc" en acier devient une canopée protectrice en bois, détachée des parois, en bois également. L'air circulera librement sous la couverture qui protégera les visiteurs de la pluie londonienne et/ou de la chaleur estivale. Adepte d'un travail en harmonie avec les éléments naturels, Diébédo Francis Kéré met le climat en spectacle: l'eau ruissellera sur la toiture jusqu'au cœur du tronc pour devenir cascade, avant d'être évacuée par un système de drainage dans le sol, tandis que les jours créés dans la couverture transformeront la petite construction en lanterne au coucher du soleil. "Au Burkina Faso, le climat et le paysage naturel sont une réalité difficile avec laquelle je suis habitué à travailler, raconte l'architecte. Par conséquent, je me suis demandé comment ma contribution dans ce parc royal pouvait améliorer l'expérience de la nature du visiteur". Immersion possible à partir du 23 juin 2017.