ENTRE DES RÊVES ET DÉRIVES DE SPORT - EXPOSITION

Un Modulor dont la main droite suspend un panier de basket métallique et la fameuse Main ouverte en guise de panneau transparent. Il s’agit du curieux totem qui orne le parvis de l'église Saint-Pierre de Le Corbusier, à Firminy, en banlieue de Saint-Étienne. Un totem qui ne raconte pas seulement l’union de deux créations de l’architecte Le Corbusier : le Modulor inventé en 1945, et la Main ouverte, une sculpture édifiée en 1950 à Chandigarh, au nord de l’Inde. Il signale l’entrée de l’exposition « Ça bouge en ville ! Sport et architecture pour demain » conçue par l’agence d’architecture DREAM, à découvrir jusqu’au 14 janvier 2024.

C’est dans un monument historique idoine, au cœur du plus vaste ensemble conçu par Le Corbusier en Europe, comprenant un stade et une piscine, que l’architecte et ancien basketteur Dimitri Roussel, développe une exposition qui interroge la place du sport dans la ville de demain. Pour illustrer le discours scientifique construit en association avec François-Emmanuel Vigneau, architecte, docteur en géographie et aménagement, spécialiste du sport dans l’espace urbain, et ancien athlète, DREAM a conçu une scénographie interactive. À travers des dispositifs immersifs et sensoriels accompagnés d’images d’archives, de photographies, de vidéos et de maquettes d’une vingtaine d’artistes et d’architectes, DREAM tente de mettre en mouvement le visiteur, tout en exposant de nombreux projets réalisés à travers le monde.

Répartie dans six salles distinctes, l’exposition s’appuie sur une structure double. D’abord celle d’un parcours sportif rendu visible par une piste d’athlétisme qui fait écho à celui du stade voisin et l’ancre dans son contexte. En parallèle, de nombreux terrains ou espaces sportifs se jouent des contraintes spatiales de l’église afin de générer de nombreuses mises en abyme selon les thématiques abordées. 

Ensuite l’exposition s’appuie sur la structure d’un argumentaire qui débute par une introduction historique aux divers équipements sportifs qui aborde l’impact des architectes modernes vis-à-vis de la place du sport dans la conception de la ville, puis s’achève par une ouverture interrogeant la pratique du sport virtuel et l’artificialisation du sport. 

Entre ces deux coups de sifflet théoriques, quatre temps questionnent les typologies d’espaces sportifs, la récente immiscion du sport dans la ville, l’adaptation des équipements sportifs à leur contexte, et leur possible inclusivité et durabilité. Labellisée « Olympiade Culturelle » dans le cadre des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, cette exposition aborde en filigrane des thématiques chères à l’agence d’architecture parisienne, telles que le réemploi et la construction bas carbone. Afin de lier davantage fond et forme, la majorité des matériaux utilisés est issue du réemploi. Alors que le Qatar et l’Arabie Saoudite la contredisent avec l’organisation d’évènements sportifs délirants, cette exposition tente de prouver que le sport n’est pas uniquement le théâtre de performances déconnectées de la réalité mais qu’il est en mesure de rimer avec écologie.

• Exposition « Ça bouge en ville ! Sport et architecture pour demain »
• Église Saint-Pierre de Le Corbusier, Firminy 
• Jusqu'au 14 janvier 2024
• www.sitelecorbusier.com