Équerre d'argent 1991 / Renzo Piano – 220 logements – Paris XIX
- Jean-François Pousse
- 25/09/2015 à 13h00
- Rétrospective
- Équerre d'argent
- Logement collectif
- 75 - Paris
- Renzo Piano
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Renzo Piano allait-il faire aussi bien pour un programme HLM que pour ses projets culturels et privés de grande envergure ? En rafraîchissant l’histoire de l’urbanisme parisien, de la culture technique et des matériaux, ses 220 logements démontrent, malgré des contraintes pesantes, que le logement social innove encore : à la ville bruyante, fatigante et sevrée de nature, ils substituent le calme, le repos et la flore. L’opération, à l’opposé de l’îlot compact haussmannien et du tissu destructuré de la Modernité, dessine un vaste rectangle construit, cadrant un jardin planté serré de bouleaux et de chèvrefeuilles, sur lequel donnent des appartements aux plans variés (40?types différents) souvent traversants. Les ailes longitudinales et transversales du bâti continuent la ville, s’alignent sur les rues, se connectent aux murs pignons, sensibles aux gabarits, aux prospects, aux rythmes de leurs modénatures. Les façades utilisent une trame unique régulière, mais jouent de leur vocabulaire, alliant simplicité et sophistication de matériaux aux capacités techniques et esthétiques renouvelées, économes grâce à leur production optimisée. Des cadres de composite ciment-verre gris clair portent des plaques de terre cuite, rappel des briques des anciennes HBM de Paris. Alors que la décennie s’annonce riche d’audaces formelles, ce bâtiment calme le jeu et propose de subtiles correspondances entre architecture et nature.