ÉQUERRE D’ARGENT 2006 / NOMINÉ – JEAN-PIERRE PRANLAS-DESCOURS – LOGEMENTS PLA ET ATELIERS D’ARTISTES
- 23/10/2006 à 18h41
- Équerre d'argent
- Galerie
- Logement collectif
- Bois
- 75 - Paris
Les notions d’épaisseur et de densité, le dessin des fenêtres et des occultations, l’utilisation de matériaux se référant au passé industriel et artisanal du faubourg sont autant de grilles de lecture d’une opération qui se nourrit des éléments architectoniques du quartier, pour les détourner avant de les restituer.
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Articulé en U autour d’un cœur d’îlot, le projet décline plusieurs typologies, de l’immeuble de rapport à R 6 à la maison individuelle à R 2 en passant par les ateliers d’artistes à R 1 positionnés en fond de parcelle. L’ensemble s’appuie sur les tracés existants des occupations antérieures du parcellaire.
L’entrée principale est située rue Lepeu, dont le front bâti relativement homogène a dicté la conception d’un bâtiment à R 6. Traité comme un hangar à l’image du garage qui lui fait face, le rez-de-chaussée abrite un hall d’entrée commun, lequel regroupe les différents services propres au fonctionnement des logements. Le bâtiment dit principal se trouve rue Léon-Frot, encadré par un édifice réhabilité à R 3 et une maison individuelle à R 2 qui marque l’angle des rues de Charonne et Léon-Frot. Sa façade a fait l’objet d’un travail particulier sur l’épaisseur et bouscule les poncifs en matière de logements collectifs. Les ouvertures combinent un grand châssis coulissant en aluminium placé au nu de la façade et un petit châssis ouvrant à la française positionné en retrait. De ce décalage résulte une épaisseur renouant avec celle usuelle des murs de pierre. Elle est ici envisagée comme un espace utile, à habiter et à pratiquer – une assise s’étire le long du garde-corps intérieur en verre – offrant de larges vues cadrées. A ces deux typologies d’ouvertures répondent deux systèmes d’occultation : un store en lames d’aluminium pour le grand châssis et un volet en bois repliable pour le petit ouvrant. En retrait, le dernier étage bénéficie de terrasses et se distingue par ses façades en zinc tandis que le rez-de-chaussée est occupé par une librairie. Rue de Charonne, le second bâtiment réhabilité abrite au-dessus des commerces, des logements en duplex dans lesquels les escaliers existants ont été conservés.
L’ensemble de l’opération bénéficie d’un second accès matérialisé par un passage entre deux bâtiments rue Léon-Frot qui conduit directement au cœur de la parcelle dont le traitement, à l’image des îlots faubouriens, opère un fort contraste avec les façades sur rue. On y découvre le système de coursives qui dessert l’ensemble des logements, exceptés ceux directement accessibles depuis la cour et le jardin. Il s’agit là encore de renouer avec l’organisation traditionnelle du quartier où de multiples usages se développent dans les cours intérieures. Un grand mur formé de profilés de Réglit en U inclinés protège ces coursives traitées en rouge, tout en assurant leur ventilation naturelle. Ce matériau est également utilisé pour la cage d’ascenseur, en excroissance sur la cour intérieure. Au cœur de l’îlot se trouve un sixième bâtiment abritant les trois logements/ateliers d’artistes exigés par le programme, adossés au mur pignon qui délimite la parcelle. Organisés en duplex, les appartements sont situés au rez-de-chaussée et bénéficient de terrasses isolées de la cour par une palissade en bois, tandis que les ateliers proprement dits se trouvent à l’étage, profitant ainsi d’une lumière naturelle généreuse filtrée à travers les profilés de Réglit juxtaposés en partie supérieure de la façade.
Sur 20 logements le projet offre une quinzaine de typologies différentes (9 appartements sont en duplex), résultante directe d’une architecture qui procède au cas par cas et reflet également de la diversité des situations urbaines auquel le projet était confronté. Cet ensemble composite trouve néanmoins sa cohérence dans le traitement des horizontales et la présence des volets en bois déclinés sous différentes formes.
Visitez le site de l’architecte : http://www.pdaa.eu/
- Lieu : 4, rue Lepeu ; 36-38, rue Léon-Frot ; 137, rue de Charonne, Paris 11e
- Maîtrise d’ouvrage : SGIM
- Maîtrise d'oeuvre : Jean-Pierre Pranlas-Descours, architecte ; Colette Brice, architecte-assistante ; David Chambolle-EVP, BET structure ; BEThAC, BET fluides et électricité ; Norisko Construction, bureau de contrôle ; JLC Ingénierie, SPS
- Surface : 2 400 m2 SHON
- Coût : 2 878 600 € HT
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