ÉQUERRE D’ARGENT 2008 / NOMINÉ – BERGER & ANZIUTTI - ESPACE MUSIQUE ET DANSE
- Jean-François Cabestan
- 21/10/2015 à 07h00
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PRIX D'ARCHITECTURE DU MONITEUR 2008 : BÂTIMENTS NOMINÉS À L'ÉQUERRE D'ARGENT
À portée de vue de l’abbaye mais hors les murs, le projet d’équipement s’inscrit dans un processus de requalification d’un îlot en déshérence, longé par l’enceinte et traversé par un ruisseau. Le bâtiment est composé de deux unités singulières, compactes, disjointes et complémentaires où s’imposent la discrète monumentalité et la contemporanéité d’un programme culturel. Dominée au nord par la muraille historique fraîchement restaurée, la parcelle présente au sud un long linéaire en façade sur la rue des Tanneries. A la définition précise de la mitoyenneté ouest à laquelle s’adosse un ancien bâtiment utilitaire conservé, s’oppose, à l’est, la limite beaucoup plus floue de l’impasse qui dessert le cœur de l’îlot. Dans ce cadre bâti, les deux unités en tension – l’une compacte, l’autre oblongue – tranchent par la rigueur de leur plan massé quadrangulaire. Leur masse et leur implantation en équerre permettent d’initier en cœur d’îlot l’ébauche de la figure d’un cloître ouvert. De part et d’autre du bâtiment central, des venelles assurent la fluidité des usages et instaurent des relations visuelles entre la rue et le cœur d’îlot. Du côté de la rue des Tanneries, les unités fédérées par la distribution en acier galvanisé s’inscrivent dans la logique de la continuité des alignements urbains. Le léger retrait d’alignement de l’édifice le plus compact est racheté par l’épaisseur d’un portique qui dilate l’espace de la rue. Il forme auvent au rez-de-chaussée et coursive à l’étage. C’est l’élément le plus visible d’une promenade architecturale qui articule la desserte par l’extérieur de l’intégralité des locaux. Au point où devrait s’achever ce parcours, une volée métallique en retour propose un accès à une terrasse. De même qu’à chacun des paliers qu’il a traversés, le visiteur foule à cette altitude un sol de briques pleines qui offre un contraste saisissant avec la structure métallique qui les porte. L’éclatement du programme et l’extrusion du système distributif engendrent une modération de l’échelle des bâtiments construits. La réduction drastique de la SHON s’accompagne d’une optimisation des qualités architecturales d’un équipement, dont la construction s’est intuitivement fondée sur le principe de la mise en œuvre d’éléments préfabriqués monolithiques d’une très grande inertie. Deux modèles de piliers de béton formant toute l’épaisseur de la façade et assemblés à des prédalles écrivent les deux niveaux superposés de l’élévation, où s’insèrent des vitrages d’un seul tenant. Fluides, ventilation et isolation ont été comprimés en des logements qui ne compromettent pas la lecture des volumes et des épaisseurs. C’est ainsi qu’à l’instar de certaines productions du passé, construction et architecture semblent ne faire qu’un. La correspondance très exacte qui en résulte entre l’enveloppe externe et les volumes intérieurs contribue à la transparence et à l’accessibilité des locaux.
Visitez le site de l’architecte : http://berger-anziutti.com/
- Lieu : Cluny, (71)
- Maîtrise d’ouvrage : Mairie de Cluny, Fondation de France
- Maîtrise d'oeuvre : Patrick Berger et Jacques Anziutti, architectes mandataires ; Guillaume Boubet, architecte, études préliminaires ; Jean-Christophe Quinton, architecte, esquisse ; Nathalie Ginhoux et Olivier Leruth, architectes, études et réalisation ; Matthieu Aurenche, architecte, réalisation ; Olivier Mosset, artiste plasticien ; Batisert, bureau d’études structure ; Burea Nicolas, bureau d’études fluides ; Bureau Michel Forgue ; économiste
- Surface : parcelle, 2 775 m2 ; bâtiment A, 189 m2 ; bâtiment B, 183 m2 ; hauteur totale, 9, 31 m ; SHON, 1270 m2
- Coût : 1,7 M€ HT (valeur mai 2005)
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