ÉQUERRE D'ARGENT 2009 / NOMINÉ – ANNE LACATON ET JEAN-PHILIPPE VASSAL - ÉCOLE D'ARCHITECTURE
- 26/10/2015 à 09h00
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Empilement de sols reliés entre eux par une rampe en façade et combinant des espaces publics protégés, extérieurs et programmés, la nouvelle école d’architecture de Nantes rend lisible la proposition d’un projet urbain vertical.
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En front de Loire, entre le palais de Justice, le pont Haudaudine, face à l’héliport du CHU, le projet composé de deux entités liaisonnées par une passerelle prend place clairement dans le plan d’aménagement de l’Ile de Nantes.
Le bâtiment principal - le second, plus petit, est construit en structure métallique sur bacs collaborants - est conçu suivant une structure primaire composée de 3 plateaux en dalles alvéolaires et poteaux poutres en béton préfabriqué.
« Tous les poteaux béton sont équipés à mi-hauteur d’une possibilité de fixer la structure métallique secondaire existante ou à venir », expliquent Jean -Philippe Vassal et Florian de Pous, le chef de projet de l’opération. Le premier plateau s’élève à 9,80 m du sol - vues vers la Loire au nord et espaces extérieurs protégés du vent au sud -, le second à 16,40 m - vues à 360 ° au niveau des toitures, larges terrasses accessibles à l’ouest et au sud-ouest - et le 3e à 23,30 m - terrasse panoramique extérieure prévue pour recevoir des activités liées directement ou non au programme de l’école .
Les architectes ont profité du règlement d’urbanisme non restrictif en termes de surface mais seulement de hauteur d’ouvrage. La parcelle est comblée par l’hyper structure. Celle-ci devenant un fait pour l’architecture . S’y installent les éléments de programme comme sur une grande étagère, laissant de nombreux vides - non qualifiés - qui deviennent les supports d’une mobilité interne complexe. Ces vides construits doublent les espaces programmés. « Construire double, c’est-à-dire deux fois plus avec le même budget pour créer d’autres possibilités, d’autres libertés, de nouvelles façons d’habiter, pour faire éclater les programmes, les standards, desserrer les règlements. », expliquent Anne Lacaton et Jean -Philippe Vassal . Les espaces extérieurs - parkings, terrasses protégées, rampe destinée aux piétons et voitures ainsi que toiture - constituent une autre typologie d’espaces à usage libre, encore plus informelle.
La structure industrielle primaire - par sa flexibilité - revêt une forme de résistance aux règlements, à l’ennui, la sédentarité, à la raison première du programme. Ce dernier est envisagé avec distance grâce à ce vêtement beaucoup trop grand dans lequel il s’installe. Une structure secondaire légère - planchers et charpente métallique - se pose directement sur la primaire et organise cet autre niveau de contenus.
Les espaces programmés sont vitrés de plancher à plafond au moyen de grands châssis Technal dont les hauteurs et largeurs standards ont été poussées à leur extrême. Equipés d’un chauffage rayonnant en plafond et dénués de cloisons pleines, ils profitent par ailleurs des apports solaires sur les façades exposées et de la proximité de l’espace tampon qui limite les déperditions et les écarts de température. Leur ventilation là aussi est spontanée. La généralisation des ouvrants transparents, en façade, en circulation, en cloisonnement, verre ou polycarbonate, donne une confiance inattendue dans la mobilité, dans les migrations à l’intérieur du projet qui aurait été perturbée par l’introduction de châssis fixes.
Les activités programmées sont réparties suivant leur interaction avec la ville. Le rez-de-chaussée dont le niveau du sol naturel continue l’espace urbain laisse percevoir très lisiblement les activités de l’école . Tel un espace sous pilotis très poreux et revêtu de bitume, il abrite un double amphithéâtre ouvert sur la ville et dont le fonctionnement peut être indépendant, une cafétéria à l’ouest, une grande halle de montage et des ateliers montrant la fabrication de maquettes et des installations. Le rez-de-chaussée du bâtiment donnant sur Loire abrite un espace d’exposition - vitrine ouverte sur la ville pouvant accueillir des activités externes et publiques. Le premier niveau du bâtiment principal sera certainement le plus dense de l’école , un grand carrefour qui abrite la bibliothèque, le pôle multimédia, les salles de cours et des studios de production. Il est organisé autour d’un espace intermédiaire central et relié aux labos de recherches et à l’administration logés dans le bâtiment voisin grâce à une passerelle composée d’une poutre triangulée. Le second niveau du bâtiment béton accueille les studios d’enseignement augmentés d’un espace tampon sur double hauteur, librement appropriable. La rampe de liaison - terrasse inclinée - dessert ces espaces tout en les prolongeant encore. La dernière plate-forme est une terrasse panoramique en surplomb de l’eau et de la ville. En liaison directe avec la grande halle du RDC au moyen d’un monte-charge, elle peut accueillir des événements temporaires et des structures démontables.
« Ce projet devrait permettre à l’école de se doter d’un outil favorable à son développement au moment où est clairement posée la question de l’adaptation de l’enseignement de l’architecture au contexte européen de l’enseignement supérieur », commentait Philippe Bataille, directeur de l’école d’architecture de Nantes, en avril 2003 à l’issue du concours. Cet outil architectural qu’il va falloir continuer de soutenir est aujourd’hui livré. Toutes les attentions sont maintenant tournées à l’égard de ce qui va en déborder.
Visitez le site des architectes : http://www.lacatonvassal.com/
- Lieu : quai François Mitterrand, 44 Nantes.
- Maîtrise d’ouvrage : ministère de la Culture - DRAC des Pays de Loire EMOC, maîtrise d’ouvrage mandatée.
- Maîtrise d'oeuvre : Anne Lacaton & Jean Philippe Vassal , architectes avec Florian de Pous, chef de projet ; Frédéric Hérard, assistant projet avec Julien Callot, Lisa Schmidt-Colinet, Isidora Meier, Emmanuelle Delage, David Duchein, David Pradel; Setec Bâtiment, structure béton, fluides ; CESMA, structure métallique ; E2I, économie ; Jourdan, acousticien ; Vulcanéo, sécurité incendie,
- Surface : 26 000 m2 surface hors œuvre brute comprenant : 13 900 m2, programme de l’école ; 4 100 m2 espaces non affectés ; 6 500 m2 terrasses extérieures et rampe ; 1 500 m2 parkings.
- Coût : 13,6 M € HT, bâtiment + VRD (valeur février 2004)
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Imhotep
On ne peut que saluer l'attribution du prix PRITZKER 2020 aux architectes LACATON et VASSAL. Mais évacuons bien vite comme référence l'Ecole d'architecture de NANTES désastre économique, technique et environnemental.
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