ÉQUERRE D'ARGENT 2010 / NOMINÉ – SHIGERU BAN ET JEAN DE GASTINES - CENTRE POMPIDOU-METZ

Equipement culturel ambitieux, le Centre Pompidou -Metz, inauguré en mai dernier, a misé sur un projet architectural d’envergure pour asseoir sa notoriété. Fort d’une fréquentation exceptionnelle en cette année d’ouverture, le musée réalisé par Shigeru Ban et Jean de Gastines s’est d’ores et déjà imposé comme le symbole d’un quartier en pleine mutation.

Vue extérieure : Centre Pompidou-Metz, Shigeru Ban et Jean de Gastines, nominé Équerre d'argent 2010 - © © DIDIER BOY DE LA TOUR
photo n° 1/15
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C’est en janvier 2003 qu’est annoncée la création d’une antenne du Centre Pompidou à Metz, pour laquelle un concours international d’architecture est organisé deux mois plus tard. Le 15 décembre de la même année, l’équipe de Shigeru Ban et Jean de Gastines est désignée lauréate parmi les quelque 157 candidatures soumises aux membres du jury où figurait Richard Rogers, qui coréalisa avec Renzo Piano le musée parisien inauguré en 1977. L’un des objectifs de cette première expérience de décentralisation culturelle est d’augmenter la visibilité des œuvres stockées dans les réserves du musée national d’Art moderne (60 000 œuvres, seulement 2 000 exposées) mais également de doper l’attractivité de Metz par l’implantation d’un équipement culturel majeur.

Situé à 500 m de la nouvelle gare TGV, le Centre Pompidou -Metz s’inscrit face au projet urbain que Nicolas Michelin a conçu pour le futur quartier de l’Amphithéâtre et dont il constitue un symbole fort. Le musée, circonscrit dans un hexagone de 90 mètres de large, est envisagé par Shigeru Ban et Jean de Gastines comme « une toiture qui vient se poser sur un paysage ». Derrière ses façades transparentes en verre et en polycarbonate, la partie inférieure du bâtiment rassemble la grande nef (1 200 m²) qui, avec ses 18 m sous plafond, permet l’exposition d’œuvres monumentales, un forum, un auditorium de 144 places et un studio de création destiné au spectacle vivant. Au-dessus, trois galeries d’exposition tout en longueur, superposées en croix. Larges de 15 m, longues de 80 m, elles cadrent des repères de la ville (la cathédrale, la gare et le parc de la Seille) dont elles donnent à voir des points de vue inédits à travers des baies vitrées panoramiques de 15 m x 5. Couvrant l’ensemble, la toiture, objet de longs débats quant à sa faisabilité technique, associe une charpente bois et une membrane blanche en PTFE qui présente un coefficient de translucidité de 15 % et assure l’étanchéité. Elle est transpercée par une tour métallique qui s’étire depuis le rez-de-chaussée jusqu’en toiture et se prolonge par l’antenne paratonnerre. Cette toiture prend la forme d’une nappe en lamellé-collé (planches d’épicéa et de mélèze) qui se développe sur une surface de 8 500 m2. 18 km de planches de bois et 7 000 connecteurs d’assemblage auront été nécessaires pour créer cette couverture aux formes ondulantes qui prend appui sur quatre pieds. Celle-ci déborde de part et d’autre du bâtiment, formant ainsi un auvent protégeant notamment la terrasse du restaurant situé au premier étage.

L’absence de collections propres constitue la particularité de ce nouvel équipement culturel et à ce titre, autorisait une grande liberté d’organisation des espaces intérieurs. Le Centre Pompidou -Metz a été pensé comme « un espace sans frontières entre le dedans et le dehors, avec la volonté d’inviter le public à entrer librement » expliquent les architectes. Pour cela, les façades du forum au rez-de-chaussée se composent de stores rétractables en verre, le dispositif permettant d’ouvrir le bâtiment sur un parvis. Une façon aussi de rendre hommage à la perméabilité perdue de l’institution parisienne mais également de rafraîchir le bâtiment en cas de besoin. L’aménagement des abords du musée constituait également un des enjeux importants du projet. Outre le parvis légèrement incliné et partiellement végétalisé qui reprend les dimensions de la piazza de Beaubourg, le musée est encadré par un jardin public au nord (paysagistes : Pasodoble) qui collecte les eaux pluviales et un jardin au sud (paysagiste : Pascal Cribier) qui appartient au musée. Ce dernier, dirigé par Laurent Le Bon, a ouvert ses portes à la mi-mai et inauguré sa programmation avec une exposition intitulée « Chefs d’œuvre ? » qui s’achèvera le 17 janvier 2011. Véritable succès public à ce jour, le Centre Pompidou -Metz a très largement dépassé l’objectif de fréquentation qu’il s’était fixé pour cette année d’ouverture mais doit, en cette fin d’année, faire face aux aléas climatiques et à la neige qui a endommagé une partie de son toit.

 

Visitez le site des architectes : www.jdg-architectes.com et www.shigerubanarchitects.com

  • Lieu : Metz (57)
  • Maîtrise d’ouvrage : CA2M, Communauté d’agglomération de Metz Métropole ; Ville de Metz, Mission Pompidou Metz, mandataire ; Centre Pompidou , partenaire de la maîtrise d’ouvrage
  • Maîtrise d'oeuvre : Shigeru Ban et Jean de Gastines, architectes ; Philip Gumuchdjian, architecte associé pour la phase concours ; Arup, Terrell, BET ; J.-P. Tohier et associés, économie ; GEC Ingénierie, BET fluides ; Commins Acoustics Workshop, acoustique ; Scenarchie, scénographie ; L’Observatoire n° 1, éclairagistes ; ICON, programmation
  • Surface : 5 020 m²
  • Coût : 72 ME

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